La Parole de Dieu est vivante et active jusqu’à la fin des temps. La Parole de Dieu nous dit quelque chose à raconter sur le passé; elle nous parle dans le présent et a un message pour le futur. Je crois que tous ceux qui ont lu les Écritures sont conscients du désastre naturel de l’inondation qui a eu lieu durant la vie de Noé. Je crois également que la plupart sont au courant des inondations qui ont eu lieu dans le sud de l’Inde, dans l’État du Kerala et à Kodag, une partie du Karnataka. Les responsables gouvernementaux l’ont déclaré l’une des pires calamités naturelles qui ont frappé la population du Kerala depuis 1924. Les eaux déchaînées à toutes fins pratiques ont submergé tout le Kerala. De nombreuses personnes ont été évacuées vers des centres de secours et il convient de rappeler que tout s’est passé en une semaine seulement. Beaucoup sont les causes et les raisons sont nombreuses. Cependant, dans cet article, je voudrais réfléchir à ce que la Parole de Dieu dit à propos d’une telle catastrophe naturelle.
Permettez-moi de commencer ma réflexion en analysant une image que les journaux régionaux et les médias sociaux ont publiée le 16 août 2018. L’image montre un homme d’âge moyen assis sur le toit de sa maison au toit de chaume… la plus grande partie de sa maison était sous l’eau. Son expression faciale a révélé le fait qu’il était bouleversé et navré. En fait, son visage parlait plus fort que jamais il pourrait parler. Le journal a expliqué qu’on lui avait demandé de déménager au centre de secours afin de sauver sa vie. Le pauvre homme a décidé de rester chez lui parce que cette maison avait une valeur particulière. Il a travaillé toute sa vie pour fournir un abri à sa femme et à ses enfants. Cette maison n’était pas un simple bâtiment mais représentait plutôt la sueur et le sang de toute une vie. Par conséquent, il a décidé de rester aussi longtemps qu’il y avait juste un peu d’espoir. Jésus a dit que je vous donnais mon corps à manger et mon sang à boire, et aucun de nous n’a compris combien il était douloureux pour Jésus de nous donner son corps et son sang. Dans le jardin de Gethsémani, le front de Jésus coulait du sang, du sang jailli par amour pour l’humanité. Pourtant, si peu de gens ont compris ce geste d’amour, cela inclut les apôtres qu’il a choisis pour continuer sa mission sur terre. Ce n’est que lorsque ma sueur et mon sang se trouvent dans une situation dangereuse que je commence à réaliser la douleur de perdre tout cela. En d’autres termes, je commence à ressentir le besoin de prier uniquement lorsque je suis confronté à une crise. Dans ce contexte, la Parole de Dieu nous rappelle que nous sommes tous des créatures de Dieu. Les nombreuses années de cours de catéchisme et d’instructions liturgiques, d’homélies, etc., nous ont en effet fait prendre conscience du fait que nous sommes des créatures de Dieu. L’expérience de vie nous apprend beaucoup plus qu’une théorie. Il y a des moments où nous pourrions être tentés de nous dire que nous sommes comme le créateur et, par conséquent, pas une créature. Cependant, se mettre débout devant une maison démolie après le déluge, nous le trouvons facile d’affirmer que nous ne sommes que des créatures de Dieu. Cette réalisation devrait nous aider à développer la vertu chrétienne d’humilité. Nous devrions être capables de nous humilier devant le Seigneur afin de savoir que fléchir nos genoux devant le Tout-Puissant soit la première étape de notre croissance spirituelle. La vertu de l’humilité est très familière à tous les Vincentiens qui voient cette vertu comme la mère de toutes les vertus. Par conséquent, je crois que la Parole de Dieu nous parle en ce moment de désastre et nous exhorte à développer la vertu de l’humilité.
La Parole de Dieu continue de nous parler de diverses manières. Le deuxième message que nous recevons de la Parole est de développer un sentiment de solidarité chrétienne, un sentiment d’unité. Une fois que nous réalisons que nous sommes des créatures de Dieu, nous devrions aussi commencer à réaliser que tout le monde autour de nous est également le même, c’est-à-dire une créature de Dieu. Cette réalisation devrait nous aider à atteindre la nature sociale que Jésus attend de nous. Nous sommes fondamentalement des êtres sociaux mais beaucoup d’entre nous ne parviennent pas à exprimer la dimension sociale de notre vie. Nous semblons nous replier sur nous-mêmes plutôt que tendre la main à nos frères et sœurs. Lui-même que de tendre la main à tout le monde. Permettez-moi de partager avec vous quelques lignes d’un poème que j’ai écrit à propos de la situation actuelle;
J’ai été surpris d’entendre parler de l’inondation qui se produit autour de moi,
Mes yeux étaient impatients de voir à quoi ressemblait le déluge?
Je me suis précipitée hors de ma maison pour voir ce qui se passait dans le monde?
J’ai trouvé l’eau en furie submergeant la terre,
J’ai trouvé de grands ponts emportés par la rivière féroce…
Et j’ai pris quelques photos
J’ai continué à marcher et j’ai trouvé que l’écroulement de montagne avait détruit beaucoup de maisons,
Et j’ai pris encore plus de photos
J’ai continué à marcher et à la fin de la journée, je suis rentré chez moi
et trouvé ma maison complètement immergée dans l’eau,
Seulement alors, c’est devenu une tragédie pour moi!
Très souvent, nous qualifions quelque chose de tragique uniquement lorsque cela nous affecte. La Parole de Dieu nous invite à réaffirmer la réalité que tous sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous sommes appelés à respecter tout le monde et à aimer tout le monde de la même manière que nous nous respectons et que nous nous aimons. Cette catastrophe naturelle nous a rappelé une fois de plus la nécessité de continuer à développer la vertu chrétienne d’humilité et d’approfondir la solidarité de liens. Ce n’est que lorsque nous lisons la Parole de Dieu du point de vue des signes du temps que nous devenons de meilleurs membres de la Famille Vincentienne mondiale et de l’être humain. Que Dieu bénisse !
Père Libin P. Varghese, CM
Dean of Academics
De Paul International School, Mysore
Traduit par JEAN Dario, c.m., Province de Madagascar