Du lundi 19 novembre au vendredi 30 novembre 2018, le Centre International de Formation (CIF) a réuni à la Maison Mère à Paris une soixantaine de confrères, représentant 90 pays du monde entier, pour partager et apprendre comment mieux créer et promouvoir une culture des vocations dans la Congrégation de la Mission dans le monde. Tous les hommes qui se sont réunis étaient engagés à un certain niveau dans la promotion des vocations.

Jour 4 : jeudi 22 novembre

Le P. Andrés Motto, C.M., a conduit le groupe dans une discussion sur l’histoire et la tradition des vocations vincentiennes ainsi que sur les contributions de Saint Vincent de Paul à la théologie des vocations.

Contexte historique : Trente : réaffirme l’institution du sacerdoce ; elle souligne comment la vie religieuse doit être conduite. Chaque évêque devait fonder un séminaire pour les ministres de Dieu. Elle introduit la tonsure, l’étude de l’Ecriture, la nécessité d’aller à la messe (pas nécessairement de communier) et d’aller à la confession. Un prêtre devait s’habiller correctement, éviter le luxe, ne pas aller danser, éviter les distractions matérielles, ne pas porter d’armes, etc. Le prêtre est appelé par Dieu, un homme d’Eglise et un exemple pour le reste des fidèles ; une personne de bonne conduite et de bonne doctrine. Il doit prendre soin des âmes et être le plus vertueux possible, une référence de bonté pour ses paroissiens. En France, ces décrets ont eu peu d’impact : ceux qui gagnent de l’argent grâce à la corruption sont contre un changement de situation. Ainsi, en France, la réforme a été très importante. En juillet 1615, l’assemblée du clergé de France accepta les réformes de Trente, ce qui déclencha une grande réforme en France. Vincent s’est joint (avec Bérulle, Olier, etc.) pour tenter de faire les réformes mises en œuvre. Richelieu est à l’origine de la réforme. C’était une époque d’abondance vocationnelle : il y avait 10 000 clercs en France. A Chatillon il y avait un    pasteur et 6 vicaires (et c’était un petit village). Un certain nombre de membres du clergé manquaient de formation et ne réussissaient pas bien dans le ministère ; l’alcoolisme n’était pas rare, les erreurs liturgiques étaient nombreuses. Il y a eu des problèmes/irrégularités théologiques. Certaines congrégations religieuses sont très importantes. Le nonce apostolique a eu quelques problèmes avec la situation. L’un des problèmes était d’essayer de déterminer une vocation “authentique”. Qui a décidé qu’ils prendraient ce chemin dans la vie ? À l’époque, ce sont leurs familles qui prenaient la décision de devenir membre du clergé, parfois pour obtenir du pouvoir ou des revenus (un bénéfice), ou pour se promouvoir (gravir les échelons dans la société/statut), etc. En 1615, la réforme commence en France et s’étend rapidement ; en 10 ans, il y avait beaucoup de séminaires et quelqu’un était nécessaire pour les diriger. Saint Vincent a aidé les choses à s’améliorer. La motivation initiale de Vincent était d’aider sa famille à s’établir financièrement. Dans ses écrits, Vincent n’a pas parlé de sa vocation ; nous n’avons aucune idée de qui l’a invité à rejoindre le clergé. 

L’idée que Vincent a de la vocation est basée sur son expérience.  Il a étudié et lu les maîtres spirituels de l’époque. Il savait qu’il était difficile de former le clergé. Mais la solution à long terme est la formation adéquate du clergé. Il invente la première tentative systématique d’entraînement via les conférences du mardi, etc. Tout est orienté pour apporter l’évangile aux pauvres et pour aimer les pauvres. Il y avait 3 types de séminaires : le séminaire autonome complet ; un séminaire où l’étudiant y mange et y travaille mais étudie dans une université de théologie ; et un séminaire où le séminariste vit dans une paroisse, a étudié la théologie au collège et avait une base pastorale depuis le début. Vincent dit que le prêtre imite la vie ministérielle du Christ et le frère imite la vie privée du Christ, donc ce sont des images intégrales.

Vincent n’a eu aucun problème à envoyer ses séminaristes dans une autre congrégation qu’il jugeait bonne pour eux (un séminaire religieux ou diocésain). Il n’y avait pas de jalousie ; il était heureux que d’autres congrégations grandissent ; elles travaillaient toutes pour la gloire de Dieu ; au ciel tous seront égaux. En termes de chiffres, Vincent ne s’est pas opposé à ce que nous soyons peu nombreux ; en 1635, il pense toujours de cette façon. Il dit au P. Portail qu’il craint d’être très nombreux ; il veut la qualité avant la quantité. Quand les évêques veulent plus de prêtres, il dit à Portail que “seul Dieu peut être partout”. Vincent veut connaître la “sainte indifférence” qui est une référence au fait que Dieu choisit le clergé et non nous ; nous ne forçons pas une vocation. Vincent dit aux directeurs des retraites de ne pas attirer une vocation vers le C.M. mais les candidats doivent aller là où ils se sentent appelés ; que Dieu fasse le choix. Avant que la personne n’entre en formation, il est essentiel de savoir que Dieu l’appelle à se joindre à nous afin de confirmer et d’améliorer notre charisme. Et le service doit être au centre de la motivation.

Pour Vincent, l’Ecriture parle de l’appel de la vocation : Juges 1:8 et Psaume 48, Jean 6. Aider les jeunes à ne pas précipiter les choses. Vincent veut des candidats avec un « bon esprit ». Des vertus qui permettent la vie chrétienne. Vincent s’inquiète lorsque les parents sont trop centrés sur les règles et l’attachement excessif. Entrez dans la communauté avec une retraite spirituelle parce que cela les aide à voir pourquoi ils sont venus ! 

Dans l’après-midi, le P. Andrés Motto a donné aux confrères une visite très rès long de Paris (y compris l’Hôtel Lutetia, San Sulpice, les Jardins du Luxembourg, les restes de Bons Enfants, Collège des Irlandais).

P. Jim Osendorf, C.M.
Province de l’Ouest États-Unis