Ce mot est dérivé du Latin mortificare… un mot formé à partir de mors ou mortis signifiant mort et du suffixe ficar du latin fiacre, la racine facere qui signifie faire ou produire.

Pour Vincent de Paul, la mortification est l’une des caractéristiques essentielles des disciples de Jésus: si les gens veulent me suivre, ils doivent se renier, prendre leur croix tous les jours et me suivre (Luc 9:22). Une spiritualité authentique est celle qui est enracinée, vécue et focalisée sur la personne de Jésus-Christ.

Pour nous, fils et filles de Vincent de Paul, cette vertu implique de mourir pour soi afin que Christ règne en nous. C’est la vertu du don total de soi (nous plaçons les autres et leurs besoins avant nous-mêmes et nos besoins… ceci est vrai particulièrement pour les hommes et les femmes pauvres). Nous deviendrons de véritables missionnaires et nous atteindrons les sommets de la sainteté si nous suivons les traces de Jésus, si nous nous renonçons et nous mortifions en toute chose.

Vincent de Paul continue à encourager cette vertu qui, après douleur et souffrance, mènera à une joie éternelle: Courage! Le plaisir suit la douleur, et plus les fidèles ont de la difficulté à se renoncer, plus ils se donnent la joie de se mortifier et leur récompense est grande par rapport au travail à accomplir. Alors, c’est donc par mortification que nous devons nous débarrasser de tout ce qui déplaît à Dieu; c’est cela qui nous aide à porter nos croix avec notre Seigneur et à le faire tous les jours, comme il le commande, si nous nous modifions chaque jour. Le signe qu’un homme est entrain de suivre Notre Seigneur est de voir s’il se mortifie continuellement. Travaillons-y, mes chers confrères, pour qu’il ne s’écoule pas un jour sans que nous fassions au moins trois ou quatre actes de mortification; et ce faisant, il sera vrai de dire que nous suivons Notre Seigneur, que nous serons dignes du titre de ses disciples et que nous marcherons sur le chemin étroit qui mène à la vie. Ce faisant, il régnera en nous durant cette vie mortelle et nous avec lui dans la vie éternelle.

Venerable Janez Frančišek Gnidovec, CM (1856-1939)

Mgr Janez, évêque slovène (comme notre supérieur général), était un prêtre diocésain, mais il a été attiré par la communauté en raison de la vie austère et sacrificielle de ses confrères.

A l’âge de 57 ans, il entreprit les démarches pour devenir membre de la Congrégation et puis, cinq ans plus tard, il fut nommé évêque de Skolpe (Macédoine), une région qui s’étendait jusqu’au Kosovo et où vivaient de nombreux chrétiens orthodoxes et musulmans. Le zèle de l’évêque était ressenti par tous car il n’épargnait aucun effort: il proclamait la Bonne Nouvelle, il parcourait de grandes distances jour et nuit, il écoutait les aveux jusqu’au petit matin et pour son repas il était content avec un peu de pain, un morceau de fromage et une tasse de thé.

Écoutons les paroles d’une sainte femme à qui nous n’hésitons pas à croire: Mgr Gnidovec était un saint. Nous l’avons tous appelé comme ça. C’était un grand prêtre qui a exercé son ministère à la ressemblance du cœur de Jésus… avec un cœur simple et docile. Lorsqu’il est parti pour les missions, il a célébré la messe pour moi, m’a donné la communion et m’a béni avec ces mots: «Vas aux missions. Donne tout à Jésus, ne vis que pour lui, n’appartiens qu’à lui, ne sacrifie que pour lui. Que Jésus soit tout dans votre vie ». Je suis convaincu qu’il prie pour moi et que j’ai en lui un défenseur devant Jésus (Mère Teresa de Calcutta).

Par: MarlioNasayóLiévano, CM
Province de Colombie
Tradruit par:
Edouard Ayirwanda, CM
Province de la Colombie, Région Rwanda- Burundi.