Le 12 février 2020,nous avons eu la joie de recevoir un riche document, l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Chère Amazonie”. La date est significative pour nous qui résidons dans cette terre d’Amazonie, parce qu’elle coincide avec la commémoration du martyr, il y a 25 ans, de la soeur Dorothy Stang. Elle appartenait à la Congrégation des soeurs de Notre-Dame de Namur et était missionnaire au Brésil depuis 1986, accompagnant toujours les paysans et les ouvriers. Elle s’était engagée à défendre les plus défavorisés et à l’attention du soin de la Maison Commune. Elle a été une femme de grande foi et son témoignage de vie a été source d’inspiration pour les missionnaires qui avaient rejoint l’Amazonie.
Le document du Saint-Père est une carte d’amour et de respect à notre “chère Amazonie”. L’exhortation nous aide à approfondir dans cette si riche en lieux magnifiques, en fruits et personnes accueillantes. Rêver avec l’Amazonie c’est rêver un monde meilleur. Nous devons être capables d’admirer pour proteger notre Maison Commune. De fait, l’Amazonie est un trésor, no pour être découvert et exploité, mais pour être contempler dans l’émerveillement, le respect et avec zèle.
Lorsque le Pape presente ses rêves dans le document, il nous fait souvenir l’intuition du poête qui dit: “Lorsque l’on rêve seul, c’est uniquement un rêve, lorsque le rêve est collectif, c’est le début de la réalité”. Faisons que les rêves du Pape deviennent réalité et qu’ils deviennent les rêves de chacun d’entre nous. Prions afin que davantage de missionnaires se mettent à disposition pour aller sur ces terres chaudes et aux personnes accueillantes. Nous voulons apprendre avec les peuples originaires à conserver la Maison Commune sans vouloir l’exploiter.
Comme missionnaires qui boivent et cheminent animés par le charisme légué par Saint Vincent, nous sommes appelés à intérioriser et à communier avec les rêves de notre cher pape François: “Je rêve d’une Amazonie, dont la voie soit écoutée et sa dignité promue. Je rêve d’une Amazonie qui préserve cette richesse culturelle qui la caractérise, où brille une si grande variété de beauté humaine. Je rêve d’une Amazonie qui préserve jalousement l’éclatante beauté naturelle dont elle est parée, la vie débordante qui emplit ses fleuves et ses forêts. Je rêve de communautés chrétiennes capables de se donner et s’incarner dans l’Amazonie, jusqu’au point d’offrir à l’Eglise de nouveaux visages aux traits amazoniens” (QA 7). Il s’agit d’un rêve social: se tenir au côté des opprimés. Un rêve culturel: prendre soin du polyèdre amazonien. D’un rêve écologique: unir le soin du milieu ambiant avec le soin des personnes. Et d’un rêve ecclésial: impulser et dynamiser une Eglise au trait amazonien.
Avec le Synode de l’Amazonie et ce document du Saint-Père, l’Amazonie est mieux connue. Veuille Dieu qu’elle soit davantage respectée et valorisée !
Vivre dans la Rondonie, dans le coeur de l’Amazonie brésilienne, signifie un ensemble d’expériences missionnaires. C’est une réalité qui nous défie. Cependant, la mission a sa beauté et ses richesses. Evangéliser dans cette immense surface implique s’engager avec les soeurs et frères faisant que “le Règne de Dieu soit présent sur terre” (EG 176); sortir de nos propres intérêts pour aller à la rencontre des autres avec un grand sens de l’ouverture aux surprises du Royaume. Il faut travailler avec joie dans la grande oeuvre qui appartient à Dieu. Nous sommes convoqués à être ses collaborateurs sans nous laisser voler l’enthousiasme missionnaire (EG 80). Nous ne pouvons oublier que nous sommes instruments dans les mains du Seigneur de la Moisson. Etre dans une oeuvre de mission signifie être une présence amicale et prophétique, capable de communiquer l’amour et la miséricorde de Dieu dans les diverses actions, paroles et témoignages de vie.
Nous suivons le charisme de Saint Vincent de Paul, nous devons nous unir comme Famille Vincentienne et former des équipes de travail missionnaires itinerantes pour “annoncer l’Evangile aux pauvres”, et défendre leurs causes, luttant avec eux et pour eux dans cette immense région, nous laissant bousculer par elle, formant une Eglise qui sorte à la rencontre de ceux qui ont besoin de notre présence et notre soutien. Nous remercions pour l’Amazonie, sa générosité et son exhubérante beauté, pour sa richesse offerte à tous. L’Amazonie a une beauté que nous devons conserver et une culture que nous devons défendre. Ceci est source de vie, de joie et de bonheur pour tous ceux qui y habitent.
P. Gustavo Alivino Silva, C.M
Província de Rio de Janeiro
Itapuã do Oeste
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