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Conclusion

Saint Vincent lui-même nous enseigne : « En finissant, remercions Dieu des lumières et des grâces qu’il nous a accordées pendant l’oraison, et des résolutions qu’il nous a inspirées, et demandons-lui son assistance pour pouvoir mettre au plus tôt en exécution ce que nous nous sommes proposé. » Dans ce moment final de l’oraison, nous sommes invités à nous immerger profondément en Dieu et à ressentir la vie divine qui bat en nous. Une véritable expérience de contemplation, qui nous donne espérance et engagement.

L’oraison vise cette expérience de contemplation, le résultat de la rencontre entre l’amour reconnaissant de Dieu et l’ouverture priante, assoiffée et confiante.  Dans la contemplation, la personne savoure simplement la présence de Dieu, s’abandonne complètement dans ses mains, vole libre et heureuse dans l’immensité du Mystère qui l’enveloppe.  Et le fruit mûr de cette expérience est la capacité de voir les autres, le monde et soi-même avec les yeux de Dieu.  En fin de compte, comme le rappelle le pape François : « la contemplation qui se fait sans les autres est un mensonge » (EG 281).  Il ajoute : « quand un évangélisateur sort de sa prière, son cœur est devenu plus généreux, il s’est libéré de l’isolement et il désire faire le bien et partager la vie avec les autres » (EG 282).

Dans la perspective de saint Vincent, véritable mystique, la contemplation est présentée comme un don de Dieu et, en même temps, comme le fruit d’une vie spirituelle mature.  Voici comment il définit l’expérience de la contemplation dans la conférence aux Filles de la Charité du 31 mai 1648 :

« L’autre sorte d’oraison s’appelle contemplation. C’est celle où l’âme, présente à Dieu, ne fait autre chose que recevoir ce qu’il lui donne. Elle est sans action, et Dieu lui inspire lui-même, sans qu’elle ait aucune peine, tout ce qu’elle pourrait rechercher, et bien plus. N’avez-vous jamais, mes chères filles, expérimenté cette sorte d’oraison ? Je m’assure que oui bien souvent dans vos retraites, où vous êtes étonnées que, sans avoir contribué du vôtre, Dieu par lui-même remplit votre esprit et y imprime des connaissances que vous n’aviez jamais eues. »

Le naturel avec lequel Saint Vincent parle de la contemplation est une indication sans équivoque qu’il en a lui-même fait l’expérience (cf. SV IX, 420s, XI, 409, XIII, 143). Les idées et les prières qui surgissent spontanément au milieu de ses discours sont en sont des signes (cf. SV IX, 428, XI, p. 357). Expliquant le premier chapitre des Règles Communes aux membres de la Congrégation de la Mission, le 13 octobre 1658, leur fondateur réfléchissait ainsi :

« Oh ! si nous avions la vue assez subtile pour pénétrer un peu dans l’infini de son excellence, ô mon Dieu, ô mes frères, que nous en rapporterions de hauts sentiments ! Nous dirions, comme saint Paul, que les yeux n’ont jamais vu, ni les oreilles ouï, ni l’esprit compris rien de pareil. C’est un abîme de douceur, un être souverain et éternellement glorieux, un bien infini qui comprend tous les biens »

Rendre grâce à Dieu pour cette oraison

S’adresser directement au Seigneur en exprimant sa gratitude. Goûter à la présence de Dieu qui a parlé à nos cœurs et nous a inspirés des résolutions, pour lui dire notre joie et notre gratitude pour cette possibilité qu’il nous donne de pouvoir expérimenter sa présence maintenant dans notre vie personnelle, familiale et communautaire, ainsi que dans les événements de l’histoire.  Il est donc normal de conclure le voyage de notre oraison en allant directement à Celui qui a parlé à nos cœurs et a provoqué de nouvelles dispositions en nous, nous accordant ses lumières et ses grâces.  Commentant les Règles des Filles de la Charité, lors de la conférence du 13 octobre 1658, le fondateur déclare :

« Vous avez vu la beauté de la vertu et avez pris vos résolutions. Reste mes sœurs, à remercier Dieu de la grâce qu’il vous a faite de faire l’oraison, qui est la grâce des grâces que Dieu puisse faire aux chrétiens et par conséquent aux Filles de la Charité. Quelle plus grande faveur pourrait faire Notre-Seigneur à une âme que de lui permettre de traiter et communiquer bouche à bouche avec lui ! Il est donc bien raisonnable de remercier Dieu après avoir fait cette oraison. Et qui vous a fait la grâce de la faire ? N’est-ce pas Dieu ? Il faut donc l’en remercier avec affection. Et ceux qui font l’oraison sans remercier Dieu d’avoir chassé les ténèbres de leur esprit et de les avoir éclairés pour connaître la beauté de la vertu, et échauffé la volonté pour la pratiquer, manquent à un point très nécessaire pour bien faire l’oraison »

Examen de la résolution

Synthétiser la résolution et la garder dans la mémoire du cœur pour la mettre en pratique. Laisser la décision prise passer à travers la mémoire du cœur. Il ne sagit pas de multiplier les résolutions ou de mettre en œuvre une même résolution sous plusieurs aspects.  Cela vaut la peine de le synthétiser pour le rendre plus facile à mémoriser et à vivre.  La meilleure chose, noublions pas, cest de ne prendre quune seule résolution à la fois.  La tradition vincentienne implique lexercice de lexamen de conscience, habituellement effectué vers midi (voir SV X, 605-606).  Face à Dieu, brièvement, la personne revient à la résolution née de loraison, afin d’élargir le désir et de stimuler la créativité.  Le soir, avant le coucher, lexamen général doit se faire, avec la perspective dune relecture de vie qui prépare à la conversion, incite à persévérer dans le bien et fuir le mal.  Saint Vincent na pas manqué dexpliquer le sens de cet exercice, sadressant aux Filles de la Charité, lors de la conférence du 16 août 1641 : « Et pour votre examen avant le dîner, soyez-y fidèles, mes filles. Vous savez quil faut le faire sur la résolution prise en loraison du matin et remercier Dieu si, par sa grâce, vous lavez mise en pratique, ou lui demander pardon si, par négligence, vous y avez manqué. » Saint Vincent a parlé de deux formes dexamen : « L’une, en regardant si l’on a été fidèle aux résolutions de l’oraison du matin, car c’est le fruit de l’oraison de prendre de bonnes résolutions et pratiques… Ou bien il se fait en une autre manière, qui est que l’on tâche de connaître en particulier le défaut où l’on est plus enclin, pour s’en corriger. » Et il a conclu, citant un exemple pour encourager non seulement à la mortification, mais aussi à la pratique de la vertu contraire au vice qui doit être corrigée : « « Qu’est-ce que j’ai résolu ce matin à l’oraison ?» Si c’est de mortifier l’impatience, par exemple, vous direz : « J’ai coutume de m’impatienter avec ma sœur, comment me suis-je comporté ?» Et si l’on voit que l’on a pratiqué la patience dans l’occasion qu’on a eue de se fâcher, et qu’on ne l’a pas fait, il en faut remercier Dieu ; sinon, en demander pardon et s’imposer pénitence. Car, voyez-vous, il est impossible de bien corriger un vice si on n’est exact à cela. »

Offrir la résolution à Dieu

Demander au Seigneur la grâce de tenir l’engagement fait en sa présence.  Comme sans Dieu nous ne sommes rien, nous ne pouvons rien faire, nous ne voulons rien faire, nous terminons notre oraison en demandant au Seigneur de nous aider à accomplir tout ce que nous avons décidé en sa présence. « il faut offrir à Dieu vos résolutions ; il faut lui présenter ce que vous venez de recevoir de sa bonté… Nous avons grand besoin de mettre en pratique nos résolutions ; ce que nous ne pouvons faire sans la grâce de Dieu » . Le saint fondateur dira aussi, invitant ses sœurs à coopérer avec la grâce de Dieu : « … toutes nos résolutions ne sont rien sans la grâce. C’est pourquoi il nous faut bien demander à Dieu qu’il nous fortifie et travailler courageusement. »  Saint Vincent lui-même a enseigné aux sœurs une prière qui est très en phase avec ce dernier moment de la méthode, car elle correspond parfaitement à l’esprit de l’oraison : « Oui, mon Dieu, je me propose d’entrer dans la pratique du bien que vous nous avez enseigné. Je sais que je suis infirme, mais, avec votre grâce, je puis tout, et j’ai confiance que vous m’aiderez ; par l’amour qui vous porte à nous enseigner votre sainte volonté, je vous conjure de nous donner la force et le courage de l’exécuter. »

Addenda

Faire la répétition d’oraison ou le partage de ses fruits, si fortement recommandé par Saint Vincent aux Missionnaires et Filles de la Charité (cf. SV IX, 386, XI, 575).

P. Vinicius Teixeira Ribeiro, cm
Province du Rio