La Mission internationale en Angola est une mission toute jeune, d’à peine de six ans et cinq mois… c’était le début officiel de l’engagement de la Congrégation de la Mission dans pour l’Évangélisation pauvres cette partie du monde.
D’après le Père Gregory Gay, CM, ancien supérieur général, la genèse de la présence de la Congrégation en Angola sont à chercher dans sa visite à la Famille Vincentienne de ce pays (les membres de la Conférence de la Société de Saint Vincent de Paul étaient la branche la plus importante). Lors de cette rencontre, On a fait remarquer au Père Général qu'”un membre de la famille manque ici” (une référence implicite à la Congrégation de la Mission). Un autre élément important de cette première phase a été la visite des évêques qui ont demandé la présence de la Congrégation (Mgr Luis Maris [archevêque de Malanje] et Mgr Benedito Robert [évêque de Sumbe] ont tous deux demandé la présence de membres de la Congrégation).
Dès le début, deux éléments se détachaient dans le service que la Congrégation allait rendre en Angola : l’accompagnement de la Famille Vincentienne et le service de l’Église en Angola.
Après un processus de discernement, la Congrégation a délégué le Père José María Nieto (Province de St. Vincent – Espagne) et le Père José Ramirez (Province du Mexique) pour faire une première enquête et définir dans quelle région du pays la Congrégation servirait l’Église en Angola. Ainsi, la mission de Lombe (l’archidiocèse de Malanje) a été choisie en raison de sa nature rurale et et de certaines infrastructures nécessaires. En 2012, la congrégation a officiellement pris possession de la mission et a exercé son ministère pastoral sur quatre domaines : (1) service de l’Église en Angola (ministère paroissial) ; (2) accompagnement des Filles de la Charité (ministère des retraites) ; (3) accompagnement des autres branches de la Famille Vincentienne (ministère de la formation) ; (4) promotion des vocations.
Au cours de ces années, divers confrères ont exercé leur ministère ici : Père José María Nieto (Espagne – mars 2012-juin 2014), Père José Ramírez (Mexique – mars 2012-mars 2016), Père Jason Soto Herrera (Nicaragua – août 2013 à ce jour), Père Roberto Perea (Mexique – octobre 2014-avril 2015), Père Marcos Gumieiro (Brésil – janvier 2015-janvier 2018) et Père José Alfredo Ángeles (Mexique – octobre 2018 – +27.07.2020).
En ce qui concerne les quatre domaines pastoraux mentionnés ci-dessus, la mission de Lombe est celle qui nous préoccupe et nous occupe le plus. Cette mission est composée de 42 communautés chrétiennes dont les membres sont pour la plupart des paysans. Elles sont réparties en cinq zones pastorales. Notre mission ici est passée par deux étapes : la première étape (2012-2014) a été caractérisée par l’observation qui comprenait un processus d’inculturation et une recherche de la méthodologie appropriée pour l’évangélisation des personnes dans cette zone. La deuxième étape (2015 à aujourd’hui) n’est plus une simple observation mais a impliqué des activités initiales. À ce stade, nous avons fait preuve d’une certaine audace en élaborant un plan pastoral de six ans (2015-2020) qui nous permet d’affronter les cinq grands problèmes qui touchent la majorité des personnes qui vivent dans ce pays et surtout les plus pauvres : (1) la mortalité infantile et le décès de la mère pendant l’accouchement ; (2) les paysans qui perdent leurs terres ; (3) la corruption généralisée ; (4) le recours à la violence pour résoudre les problèmes ; (5) le pourcentage élevé d’analphabétisme. Ces problèmes sont devenus encore plus intenses depuis 2016 (une période de crise financière qui a continué à sévir dans le pays).
Après plus de six ans de présence dans ce pays et alors que nous approchons du terme de la période prévus par notre plan pastoral, nous pensons que l’expérience de ce pays est vraiment enrichissante pour nous, en tant que personnes consacrées à l’évangélisation des pauvres. Nous souhaitons que la Congrégation de la Mission continue à exercer son ministère ici, non seulement en raison de la pauvreté et de la misère, mais aussi en raison du manque de clergé, en particulier dans l’archidiocèse de Malanje. De plus, l’accompagnement des membres des différentes branches de la Famille Vincentienne rend notre présence d’autant plus nécessaire.
P. Jason Cristian Soto Herrera, CM