Nous savons tous aujourd’hui ce qu’est le changement climatique. Si la prévention du COVID19 a occupé une place prépondérante dans nos esprits collectifs, le changement climatique suit et est en fait potentiellement la menace la plus importante à long terme.

 

Je suis tenté de revenir sur cette référence au “long terme” car, jour après jour, les experts et les agences climatiques nous rappellent le peu de temps qu’il reste pour faire quelque chose d’important ou de suffisamment significatif pour arrêter notre marche actuelle vers le désastre. Ainsi, l’ODD n°13 de l’ONU ne s’intitule pas « changement climatique » mais « lutte contre le changement climatique », ce qui est tellement plus pertinent. Un énorme problème mondial, une fenêtre qui se rétrécit pour s’y attaquer efficacement. À l’occasion de la Journée de la Terre, j’ai tweeté : “La Pachamama (Terre nourricière) ne sera pas heureuse tant que nous ne prendrons pas mieux soin d’elle”.

 

Il y a beaucoup à apprendre sur les dangers réels que représente le changement climatique et sur la manière dont nous pouvons devenir les intendants de la Terre nourricière en protégeant et en prenant soin de ce grand cadeau de notre Créateur. Il est évident que nous devons être informés sur cette question urgente dans une certaine mesure, et insister sur l’action politique pour combattre notre dépendance aux combustibles fossiles et promouvoir une énergie propre et abordable pour tous. Comme le dit le pape François dans Laudato Si : « nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres. » (n°49) et « Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » (n°139)

 

Le Pape nous rappelle élégamment qu’aucune question n’est isolée, que tout est lié. Alors que nous pouvons débattre de la question de savoir si X est une injustice ou si Y doit être changé, nous devons reconnaître, en tant que Vincentiens qui voient les choses à travers le regard des pauvres et des vulnérables, une injustice flagrante et indéniable : les pays les plus pauvres contribuent moins au changement climatique et en subissent pourtant le plus les conséquences !

 

Ce n’est pas que rien n’est fait. Il existe un plaidoyer remarquable, créatif et mondial en faveur de l’action climatique sur de nombreux fronts. Récemment, par exemple, l’administration américaine a accueilli un sommet mondial sur les « défis de l’adaptation et de la résilience » pour la sécurité climatique, avec la participation de leaders mondiaux du gouvernement, des entreprises et du secteur bancaire. Des engagements ont été pris en matière de réduction des émissions de carbone, et des promesses monétaires ont suivi. Des sommes colossales, 5 milliards de dollars par-ci, 10 milliards de dollars par-là, en quelque sorte un remboursement pour la façon dont les entreprises ont profité des ressources de la planète, mais un financement bienvenu qui pourrait néanmoins soutenir de grands efforts. Mais je me souviens avoir pensé que les problèmes sociaux ne peuvent être résolus en jetant de l’argent par les fenêtres. Si des militants experts comme Bill McKibben admettent que les vraies solutions dépendent en fin de compte de l’action et de la politique du gouvernement, que Dieu nous aide si nous attendons un changement de la part de ceux qui sont redevables du profit ou de l’influence. La clé, c’est l’approche ascendante, le plaidoyer à la base. Poussez les « leaders » dans l’espoir qu’ils vous suivent !

 

Plus près de nous et à un niveau plus personnel, nous devons réfléchir à nos tâches quotidiennes et à la manière dont nos actions, bien que minuscules en comparaison de l’immense tâche mondiale imposée par le changement climatique, contribuent à un mode de vie qui pollue et ignore tout simplement ce que nous laissons aux générations futures. Prendre un repas végétalien de temps en temps ou recycler du plastique ne résoudra pas le problème du changement climatique. Mais de petits efforts personnels créent une prise de conscience en nous, peuvent nous donner le courage de défendre plus énergiquement cette question, et peuvent même susciter un soutien plus large de la part d’autres personnes qui se joindront à la lutte pour mettre fin à la spirale descendante actuelle.

 

Par exemple, lorsque nous quittons une pièce, pensons-nous à éteindre la lumière ? Pourrions-nous marcher ou faire du vélo plus souvent, ou utiliser occasionnellement les transports en commun au lieu de conduire ? Votons-nous pour des candidats qui soutiennent les énergies propres ? Encourageons-nous notre lieu de travail à investir dans les énergies propres ? Osons-nous prendre des mesures pour changer notre régime alimentaire – en voici une qui pique ! – car certaines productions alimentaires contribuent fortement au changement climatique. Il y a évidemment une tonne d’autres suggestions qui découlent d’une question aussi complexe. Je vous invite à prendre un bref instant pour consulter le site UN.org/ActNow sur Google.

 

Alors que les préoccupations liées au changement climatique augmentent et que la technologie progresse, nous devons prendre conscience que ce travail est sacré. Nous devenons les gardiens de la création de Dieu. Nous montrons notre gratitude pour ce grand cadeau qui nous est fait. Et, ce faisant, nous aidons notre maison terrestre à se guérir une fois de plus.

 

Jim Claffey, représentant du CM à l’ONU

www.congregationofthemission-un-ngo.com

@cmunnyc, FB, congrégation de la mission à un