Si c’était un événement sportif, l’entraîneur crierait.

Les 193 États membres des Nations Unies se sont engagés à créer un monde de paix et de prospérité pour les personnes et la planète d’ici 2030. Une promesse, presque un rêve. Un engagement à éliminer la pauvreté et la faim, à fournir un environnement propre et une vie en harmonie avec la nature pour tous.

L’évaluation actuelle :

2015 à 2030 :17 Objectifs de Développement Durable

 

2023 (à mi-parcours) :12% atteint
30% en recul
50% stagnation

 

  • ODD 13 Climat : Juillet, le mois le plus chaud jamais enregistré
  • ODD 2 Pas de Faim : 783 milliards d’affamés (pire qu’en 2019 avant le COVID)
  • La pauvreté a augmenté pour la première fois en une décennie à mesure que l’écart entre riches et pauvres s’élargit. L’inégalité, racine de tous les maux sociaux (Pape François)
  • ODD 16 “Paix, Justice et Institutions solides” : aucun objectif en vue
  • Le système financier mondial pour le développement est moralement en faillite.

Les 193 nations, “États membres” de l’ONU, n’ont pas encore tenu leurs promesses.

Soyons réalistes. Nous n’éliminerons jamais totalement la pauvreté malgré l’ODD 1 : Mettre fin à la pauvreté. C’est un mal social, produit de la croissante inégalité et de la décision politique prise par trop de dirigeants qui utilisent des systèmes économiques qui ne favorisent que les plus riches. La cupidité abonde ; le Bien Commun est rare.

Cependant, il est possible d’éliminer l’extrême pauvreté, en apportant de grandes améliorations à la qualité de vie de tous. Si nous atteignions les ODD, le monde serait nettement meilleur pour chaque individu. Pas un paradis, mais un monde avec moins de pauvreté, sans faim, un climat sous contrôle et une vie digne.

Les ODD ne sont pas sur la bonne voie. La pandémie a été un grand revers, mais pas entièrement responsable des résultats décevants. À ce stade, les ajustements sont inutiles. Les gouvernements doivent cesser de parler et commencer à agir, selon les mots d’un jeune délégué à l’ONU, vers la mise en œuvre des objectifs. C’était le sujet de discussion à l’ONU lors de son Forum politique de haut niveau annuel en juillet.

Le président de l’Assemblée générale dit que nous sommes bloqués dans des pensées et des approches dépassées, des affaires comme d’habitude, des intérêts nationaux étroits qui l’emportent sur la solidarité mondiale et des dépenses de fonds de développement axées sur les profits plutôt que sur le bien commun. Nous avons besoin d’une pensée non conventionnelle basée sur la science et d’un engagement total envers l’inclusion et la solidarité mutuelle. “Pour sauver le monde, nous devons transformer le monde”. Un ordre de grandeur.

Que peut apporter ici la spiritualité ?

Le processus de développement durable partagé nécessite une injection de spiritualité, une approche “Unitive”. Un sens d’appartenance partagée : les uns aux autres, à la nature, à une famille humaine dans la nature de plus en plus interconnectée de tout. Nous pourrions comprendre “Pour que tous soient un” non seulement comme un appel œcuménique mais aussi comme une nécessité existentielle. La pandémie aurait dû nous enseigner que nous ne sommes pas en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. Nous devons cesser de “d’autres” ceux qui sont en dehors de nos “tribus”. Si nous “appartenons” tous, nous construirons le Bien Commun.

La spiritualité Vincentienne peut apporter une précieuse contribution en aidant à aborder l’un des mantras clés des ODD : “ne laisser personne de côté”. Les personnes dans la pauvreté sont toujours laissées pour compte ! Les dernières à être considérées, les dernières à être favorisées. Elles sont au cœur de notre spiritualité et sans personnes dans la pauvreté Elles sont au cœur de notre spiritualité et sans personnes dans la pauvreté, notre charisme n’a guère de sens. Les marginalisés et les sans-abri, les migrants et les réfugiés, les défavorisés… nous allons vers eux, nous partageons avec eux la Bonne Nouvelle et ensemble nous construisons le Royaume. Notre approche est essentielle à l’Agenda 2030 de l’ONU.

Ainsi, nous pourrions :

  • Prier pour les efforts de l’ONU pour créer un avenir meilleur pour tous ;
  • Affiner notre analyse des sujets et des événements à travers le prisme de notre charisme ;
  • Continuer à plaider en faveur des personnes sans domicile (projet commun de la Famille Vincentienne).

Jim Claffey
Représentant des ONG des prêtres/frères Vincentiens auprès de l’ONU.