Dans cette réflexion du Père Miles Heinen, cm, nous retrouvons la valeur profonde de la Pentecôte dans la pensée de notre Fondateur, Saint Vincent de Paul.

Pour une Pentecôte vincentienne 2024

J’aime la façon dont Vincent a parlé de suivre la direction de l’Esprit. Il l’a décrite comme le fait de laisser les besoins dont il était conscient guider son engagement dans l’histoire, puis de regarder en arrière pour voir où il était arrivé.

“C’est ce que nous faisions ; pendant ce temps, Dieu faisait ce qu’il voulait. Il l’avait prévu de toute éternité. Il a donné un certain succès à nos de l’œuvre, que de bons prêtres, l’ayant vue, se sont joints à nous et ont a demandé à rester avec nous. O Sauveur ! O Sauveur ! Qui aurait pu n’aurait-il pas imaginé qu’elle atteindrait son état actuel ? Si quelqu’un avait dit qu’à l’époque, j’aurais pensé qu’il se moquait de moi ; pourtant.., c’est ainsi qu’il a plu à Dieu de donner un commencement à ce que vous voir maintenant. Eh bien, mes chers confrères, appelleriez-vous humain quelque chose que personne n’a jamais voulu ? Car ni moi, ni le pauvre M. Portail n’y a jamais pensé. Ah, nous n’y avons jamais pensé ! C’était très loin de nos esprits ![1]

Évidemment, il y a quelque chose de dramatique dans cette façon de parler, mais je crois que le récit est plus axé sur la vérité que sur le drame. Je suggère de considérer cette analyse de saint Vincent dans le contexte du résumé de la mission donné au chapitre 1 de l’Évangile de saint Marc, au verset 15 : ” Voici le temps de l’accomplissement. Le royaume de Dieu est tout proche. Repentez-vous et croyez à l’Evangile”.  Le royaume de Dieu est décrit comme étant à venir, ce qui signifie que nous sommes en train de changer d’avis (de nous repentir).  Saint Vincent nous a invités à faire un usage judicieux de l’examen afin d’apprendre de notre expérience où nos cœurs étaient moins disposés à écouter la volonté de Dieu (croire en l’Evangile) et de remédier consciemment à ce manque. [2]

L’hypothèse sous-jacente est que Dieu nous conduit comme lui seul peut le faire en nous       conférant l’Esprit Saint, comme nous le lisons dans Actes 1 : 4-5 – “Tout en les rencontrant, il (Jésus) leur enjoignit de ne pas quitter Jérusalem, mais d’attendre ‘la promesse du Père dont vous m’avez entendu parler’ ; car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés avec le Saint-Esprit'”.

Saint Vincent a souvent parlé de cette habilitation comme étant de toute éternité et comme étant liée à l’endroit exact où nous nous trouvons aujourd’hui. Notez cette réponse très pointue à la demande d’étude plus approfondie de M. du Coudray : ” Je sais bien que la traduction serait utile à la curiosité de quelques prédicateurs, mais non, à mon avis, au gain des âmes des pauvres auxquelles la Providence de Dieu vous a destiné de toute éternité “.[3] Ce royaume de Dieu pour lequel nous sommes habilités est plus que digne de notre profond respect, car il représente la vie abondante à laquelle nous avons été appelés avant la création du monde. Nous appelons cette vie la “grâce sanctifiante” qui procède du Père et du Fils dans une unité qui dépasse notre imagination mais qui s’appelle l’amour.

Nous avons instillé dans nos Constitutions la dynamique de cette vie abondante, qui commence au numéro 1 par un appel à une vie de disciple radicale, en utilisant toutes les ressources personnelles et collectives pour revêtir l’esprit du Christ. Je nous mets au défi de faire évoluer le sens de l'”Esprit du Christ” de l’imitation des vertus à l’incarnation en nous de l’Esprit Saint qui a été “répandu pour le pardon des péchés”, comme nous le rappelle notre nouvelle formule d’absolution confessionnelle. Et même dans ce premier numéro des Constitutions, nous voyons l’inclusion d’autres personnes en dehors de notre congrégation dans nos efforts collectifs pour participer au dynamisme de cette vie abondante, c’est-à-dire le pardon des péchés qui se traduit, dans mon esprit, par le fait de rendre actif le royaume de Dieu puisque nous accomplissons sa volonté qui est l’opposé du péché.

Cela devient encore plus clair dans le chapitre 11, lorsque nous définissons l’évangélisation par laquelle nous suivons le Christ évangélisateur en rendant “l’évangile vraiment efficace”. Nous

Les chrétiens ont pour objectif que tous, par un processus de conversion et de célébration des sacrements, soient fidèles au “royaume”, c’est-à-dire au nouveau monde, au nouveau monde, au nouveau monde, au nouveau monde.            sacrements, soient fidèles au “royaume”, c’est-à-dire au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau, au monde nouveau”. l’ordre nouveau, la nouvelle manière d’être, de vivre en communauté, que l’évangile inaugure”.

La communauté inaugurée par l’Évangile est une autre façon de dire le royaume de Dieu. Elle décrit un oui collectif à l’Esprit Saint répandu qui est au moins interactif puisque nous coopérons, d’une manière qui dépasse notre compréhension, pour soutenir la manifestation de la volonté de Dieu. L’idée de Vincent sur la confession générale soutient un processus de conversion qui peut profondément renforcer notre liberté en Christ d’être modelés par le Saint-Esprit alors que nous renonçons aux mensonges qui en sont venus à contrôler notre perception de la vérité.

C 12 prévoit l’enracinement de notre expérience afin que nous ne manquions pas, comme l’a fait M. Coudray, le sens de l’expérience particulière qui, pour nous, permet à l’Esprit Saint de nous manifester notre participation à la volonté de Dieu. Il y a beaucoup de bonnes choses à faire, mais nous ne sommes habilités à en faire que quelques-unes.

La C 42 réunit proprement les éléments de notre mission qui peuvent générer des tensions s’ils ne sont pas ainsi unifiés : L’engagement apostolique dans le monde, la vie communautaire et l’expérience de Dieu dans la prière. La vie communautaire a pour but de construire, dans le “nous” collectif, la confiance qui ouvre la porte à l’humilité d’admettre notre faiblesse face à des besoins qui dépassent nos capacités et de trouver dans notre expérience de Dieu dans la prière la prochaine étape à franchir alors qu’Il nous appelle à approfondir le mystère de son Esprit Saint à l’œuvre à travers nous.

Viens, Esprit Saint, et renouvelle la face de la Terre.

 

P. Miles Heinen, CM

 —

[1] de Paul, Vincent et Coste, Pierre C.M., “Correspondance, Conférences, Documents, Volume XII. Conférences à la Congrégation de la Mission vol. 2” (2010). Livres numériques vincentiens. 36.  180. Observance des règles, 17 mai 1658 p. 8
https://via.library.depaul.edu/vincentian_ebooks/36

[2] Règles communes X, 9.

[3] CCD, Volume I, p. 245 (177. 24 juillet 1634)