Témoigne d'un académicien
parmi des académiciens musulmans
par Stanislaus Reksosusilo, C.M.
Province d'Indonésie
Depuis 1977, j'ai travaillé la plupart du temps dans les cercles universitaires. L'Indonésie compte des universités d'État et des universités privées. Depuis la montée de l'islam en 1985, les musulmans gouvernent les universités d'État. C'est dans les universités privées que s'effectue notre coopération avec les musulmans.
Il y a dix universités catholiques et un très grand nombre d'universités islamiques. C'est à travers ma charge de professeur de philosophie que je suis en contact avec les musulmans. J'ai participé à des séminaires donnés par divers instituts sur plusieurs sujets: administration, statistiques, culture, politique. J'y ai rencontré des musulmans lettrés qui sont devenus mes amis: nous pouvons discuter ensemble sur toutes sortes de sujets sans remettre en cause nos différences religieuses et en respectant notre professionnalisme. En conséquence, l'État reconnaît notre position et nous fait confiance dans l'élaboration de programmes éducatifs pour les universités privées.
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Depuis les cinq dernières années, j'occupe la fonction de coordonnateur d'examens publics de philosophie pour des universités privées dans les régions de Java, Sud-Bornéo et Bali.
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Une autre de mes activités consiste à donner des séminaires sur des sujets spécifiques, tels que le dialogue entre les bouddhistes, les musulmans et les chrétiens. Durant ces rencontres, des musulmans viennent exprimer leurs croyances et leurs idées.
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Nos étudiants sont invités à visiter des universités islamiques.
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Les programmes destinés à nos étudiants comprennent un enseignement qui leur permet une meilleure connaissance de l'islam et une plus grande ouverture sur la réalité islamique, tout en préservant leur propre foi.
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Au niveau international, je suis membre de l'«Association afro-asiatique de philosophie» depuis 1985, dont le siège social est située au Caire en Égypte. Le but de cette association, qui comprend des lettrés islamiques ou d'autres dénominations religieuses, est d'éclairer et d'ouvrir les esprits à un plus vaste horizon. Les thèmes sont:
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Vivre dans une société multiculturelle.
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L'islam, est-ce une voie de paix ou de guerre?
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La raison et la religion.
De plus en plus, je suis convaincu qu'à travers ce genre d'expériences et sans mettre au rancart notre propre foi, nous serons respectés grâce à notre comportement intègre et à notre professionnalisme. Dans toutes mes conférences, je mets de l'avant uniquement la pensée théologique et non l'enseignement de l'Église, excepté lorsqu'il est question du dialogue musulman-chrétien, où j'explique les principes du christianisme.
Je crois que la meilleure façon de se rapprocher de l'islam n'est pas de débattre certains points de religion, mais d'être une personne bienveillante et de posséder un haut degré de professionnalisme.
(Traduction: Mme Raymonde Dubois)