Les martyrs d'Europe de l'Est - 1. Pologne (1943)

III. Les martyrs d'Europe de l'Est

1. Pologne (1943)

Martyre de la Compagnie des Filles de la Charité

1.- Soeur Maria Wisniewska, FdlC, de la Province de Cracovie, né le 23 mars 1905 à Gniezno (Pologne) et morte le 19 novembre 1943 à Poznan.

En 1941, sur l'ordre des autorités allemandes, Sr Maria devait se rendre à Racot près de Koscian, pour y servir les malades. Profitant de ses moments libres, elle préparait clandestinement les enfants polonais à la première Communion et leur apprenait à lire et à écrire en polonais, ce qui était strictement défendu par l'occupant. Vraie patriote, elle gardait chez elle le drapeau polonais. Agent de liaison et collaboratrice de son ancien curé, le P. Alfons Jankowski, elle faisait souvent le trajet Rocot-Poznan.

Arrêtée en octobre 1943 à Racot et emprisonnée à Racot, puis à Koscian, elle fut ensuite transférée à Poznan, au Fort VII. Elle subit de fréquents interrogatoires par la Gestapo, d'où chaque fois, elle revenait cruellement torturée jusqu'à perdre connaissance. On lui rompit presque touts les os. Soeur Maria devait porter un fichu, car sa tête ne faisait qu'une horrible plaie: presque tous les cheveux étaient arrachés, le visage était déformé, les dents avaient aussi été arrachées, les lèvres étaient enflées et ensanglantées. Elle ne pouvait se tenir droite et restait toute penchée en avant, les bras écartés du corps. La pauvre soeur ne pouvait ni manger ni bouger toute seule. En plus de ces tortures, en revenant à la cellule, elle était souvent ligotée.

Soeur Maria supporta tout cela avec une patience vraiment héroïque. Ses compagnes prisonnières l'entendaient souvent chantonner des chants religieux et prier le chapelet. Elle le priait avec les compagnes de sa cellule.

Accusée d'avoir travaillé dans la Conspiration, elle fut tuée de cinq coups de feu par Hans Walter, commandant du Fort VII à Poznan. C'est lui-même qui accompagna sa dépouille mortelle jusqu'au four crématoire et exigea son autopsie pour déterminer d'où venait l'extraordinaire force de sa victime. Il n'a rien trouvé, mais nous, nous savons que la vie et l'action de soeur Maria furent toujours motivées par l'amour de Dieu, du prochain et de la patrie. Même aux moments de grande souffrance son attitude imposait le respect, et ses bourreaux, ironiquement, la comparaient à la Sainte Vierge en l'appelant "heilig Maria".

Aujourd'hui, une modeste plaque commémorative, placée contre le mur du bunquer 57 du Fort VII à Poznan, nous rappelle le martyre de notre soeur Maria, tuée pour la cause de la Foi.