Le Clergé dans la France de Saint Vincent

Le Clergé dans la France de Saint Vincent

par Luigi Mezzadri, C.M.

Province de Rome

Pour une enquête sérieuse sur la condition du clergé au début du XVIIe siècle, c'est-à-dire quand Monsieur Vincent a commencé son service pastoral, nous devons prendre en considération deux choses: la condition juridique et la situation de fait.

Le clergé, comme le reconnaissait l'Assemblée des Etats Généraux de 1615, était le «premier ordre» du royaume de France. Par conséquent, il jouissait de prestige et de privilèges. Il était autonome dans le domaine fiscal et judiciaire, il pouvait agir tranquillement dans le domaine spirituel et les lois de l'Eglise étaient protégées par l'Etat.

La situation de fait était différente. Pour s'en faire une idée nous devons éviter aussi bien l'indignation des moralistes (`tous' les prêtres auraient été ignorants, ivrognes, incontinents), les attaques cinglantes des prédicateurs, les critiques des religieux, les jugements intéressés des protestants que les aménités des nouvellistes.

L'arc chronologique que nous prendrons en considération est celui qui de la fin du Moyen Âge rejoint les premières années de saint Vincent. Dans l'examen que nous ferons, nous éviterons le recours facile aux anecdotes et aux généralisations, pour chercher plutôt des causes objectives et des jugements sur lesquels on peut établir des vérifications.

1. Les évêques

Au début du XVIIe siècle, il y avait en France 14 archidiocèses et 105 diocèses. Il y avait des diocèses très petits (Grasse avait 23 paroisses) et d'autres très grands (Rouen avait 1 380 paroisses). Les critères qui guidaient le choix des évêques étaient par ordre d'importance les suivants: politiques, intellectuels, moraux.

De très nombreux diocèses étaient accordés comme gratification du souverain pour récompenser les services de la famille ou de la personne. L'approbation d'usage prévoyait des `douces et bienveillantes prières' du roi pour l'élection de ses candidats. Ainsi à Rouen fut placé un fils de l'avocat du roi qui voulait clairement récompenser ce qu'il avait fait pour la cause de la monarchie.

Pour cette raison, les diocèses sont souvent l'apanage des grandes familles. De même que les Amboise avaient eu le contrôle de Rouen, Langres, Albi, Clermont au XVe et au début du XVIe s., de même à la fin du siècle et au commencement du suivant, les Gondi avaient hérité de Paris. D'autres dynasties installées en plusieurs diocèses étaient celles des La Rochefoucault, des Béthune, des Potier, des d'Estrées, des Fouquier. De toute façon, la majorité des évêques était des nobles, étant donné que `la noblesse vertueuse' était considérée par Richelieu comme une condition pour faire un bon évêque.

Beaucoup cumulaient des bénéfices. Le Cardinal d'Estouteville dans les années 1440-1450 avait été évêque de Couserans, Mirepoix, Nîmes, Béziers, Lodève, dont il pouvait tirer des rentes importantes pour soutenir un fastueux train de vie et payer les dépenses de la concession du chapeau cardinalice. Ces bénéfices étaient nombreux, mais jamais autant que les dix diocèses du cardinal Alessandro Farnèse. La richesse de Mazarin était proverbiale, fruit d'un cumul évident de bénéfices.

Le second critère est intellectuel. Les études universitaires étaient considérées comme un atout important pour la carrière. Etienne Poncher, évêque de Paris, fut en relation avec les intellectuels de son temps. Aleandro fut son secrétaire et fut en rapport étroit avec Budé, Lefèvre d'Etaples, Erasme. Guillaume Briçonnet transforma Saint-Germain-des-Prés, dont il était Abbé, en centre culturel, avant de fonder le `Cénacle de Meaux'. Pour l'épiscopat français, on constate que plus des deux tiers des évêques étaient conseillers du roi, donc des personnes ayant une bonne préparation généralement juridique.

Le troisième critère est moral. Il serait réducteur de ramener l'épiscopat de cette époque aux seules figures pittoresques de prélats immoraux, fastueux et intrigants. A la fin du XVe s., une figure de haut profil avait été celle de Claude de Seyssel (1450-1520). Il avait fait de bonnes études juridiques et humanistes à Pavie et à Turin. Il entra au service de Louis XII, roi de France, et vers 50 ans il fit son entrée dans le clergé. Il fut un serviteur droit et fidèle du souverain et de l'Eglise. En 1507, le roi fit savoir au Chapitre de Marseille qu'il désirait que soit élu son `ami et dévoué conseiller, maître des recours [au Conseil d'Etat]', comme Evêque de la ville. Puis il passa à Turin où il mourut saintement. Il rédigea beaucoup de travaux historiques - il fut historiographe de Louis XII -; son traité le plus important fut le Tractatus de triplici statu viatoris, qui constitue l'une des premières œuvres de caractère pastoral sur l'évêque.

Au siècle de saint Vincent, rappelons st. François de Sales, François de La Rochefoucauld, évêque de Clermont, le bienheureux Alain de Solminihac, le saint évêque de Marseille Jean-Baptiste Gault. Désormais le nombre des évêques étrangers au monde religieux, jouisseurs et débauchés, sera inexorablement en baisse. Naturellement, tous n'étaient pas des modèles. Ce qui a changé c'est que la plus grande partie des évêques s'est remise à gouverner. Il y eut donc au XVIIe s. une génération d'évêques influents, exigeants pour demander un engagement de réforme, redoutés et redoutables. La crosse n'était plus seulement un symbole, elle était aussi une menace. Dans un temps de débandade cela servait!

2. Le bas-clergé

a) Recrutement

On ne peut pas parler de `vocation', au moins jusqu'aux Exercices spirituels de st. Ignace. On entrait dans l'état clérical par la `tonsure' (à partir de 7 ans), conférée généralement avec la confirmation. La décision du choix de l'état revenait aux familles. Les modèles auxquels répondent les décisions des parents sont trois:

  • le modèle sacrificiel: la famille choisissait l'un de ses fils, et `l'offrait' à Dieu.

  • le modèle culturel: on accédait à l'état clérical pour pouvoir se consacrer aux études.

  • le modèle social: un ou plusieurs fils étaient dirigés vers l'état clérical en raison du prestige social qu'il conférait.

C'est ce dernier qui fut le modèle de comportement de la famille pour le choix sacerdotal du jeune Vincent.

De fait, beaucoup de tonsurés demeuraient dans cet état qui donnait quelques privilèges. Le tonsuré se reconnaissait à la taille des cheveux, au vêtement sobre et long, au mariage «cum virgo et unica». Le nombre de ces tonsurés était imposant. Entre septembre 1506 et avril de l'année suivante, Agen eut 1 208 tonsurés; le 10 avril 1520, 411 personnes furent tonsurées à Mende. À Paris, il y avait 400 clercs tonsurés par an, à la moitié du XVe s., pour descendre à 360 tonsurés, dix ans après. À Rouen, les tonsurés étaient passés de 3 000 en 1410 à 1 300 à la fin du siècle. Ils représentaient un tiers de la population totale.

Combien d'entre eux arrivaient au presbytérat? À Paris, dans les années soixante du XVe s. le rapport est d'un à 15. Toutefois, le phénomène curieux est que les tonsurés diminuent en nombre absolu, mais les ordinations sacerdotales augmentent. À Rouen elles triplent, pour arriver à 200 par an à la fin du siècle; à Paris, à la moitié du XVe s., les prêtres étaient 20 par an, et leur nombre s'éleva à 27 en 1465. À Toulouse, les ordinations atteignaient annuellement le chiffre notable de 50 unités.

Bien sûr, beaucoup de prêtres venaient de l'extérieur pour se faire ordonner. Dans les années 1506-7 à Agen, 690 prêtres furent ordonnés, mais seulement la moitié d'entre eux étaient originaires du diocèse. C'est comme si en moyenne chaque paroisse fournissait un prêtre par an. Si on considère l'autre moitié des ordonnés d'Agen, nous savons que 96 venaient de Cahors, 66 de Sarlat, 31 de Bazas, 22 de Rodez. En 1521-22 à Angers 417 prêtres furent ordonnés. À Poitiers on ordonnait prêtres, vers 1480, 1600 clercs par an. Les seuls prêtres séculiers constituaient donc 5% de la population.

Tout cela créait une concentration de prêtres et de tonsurés énorme. On calcule que dans le Limousin vivaient 10 000 prêtres, et beaucoup d'endroits avaient 30 ou 40 prêtres. Une des réformes consista en un contrôle des ordinations. Avignon qui recueillait des multitudes d'ordinands, mit quelque frein. Mais au XVIIe s., l'évêque de Béziers écrivait à Rome qu'il ne pouvait pas introduire l'examen de concours aux paroisses «à cause de l'ignorance des prêtres».

b) La formation

Quelle était la formation de celui qui se préparait aux Ordres? La majeure partie des tonsurés entrait dans les ordres avec une sorte d'apprentissage auprès d'un curé. Ceux qui s'arrêtaient à la tonsure servaient la messe, faisaient le sacristain, chantaient les offices des défunts ou même faisaient le maître d'école. Pour eux on ne parle pas de formation.

Celui qui aspirait au presbytérat devait, avant tout, justifier avoir une rente minimum d'environ 15 ou 20 livres annuelles sur un bénéfice ou un titre patrimonial, provenant d'immeubles, de la famille ou de quelque généreux donateur.

Ensuite le candidat apprenait à bien développer les rites et à lire le missel. Rien de plus. Au fond, la majeure partie de ces prêtres ne visait pas le service pastoral, mais la célébration des messes et des offices des défunts. Il y avait donc deux sortes de prêtres: «les prêtres de messe» et «les prêtres curés». Les premiers vivaient dans les familles, participaient aux travaux des champs ou, au maximum à quelque activité lucrative moins matérielle. Pour accéder aux ordres, il suffisait d'être de naissance légitime (nous sommes à l'époque des `bâtards'), savoir lire et chanter.

Selon les statuts de Tournai de 1366 un examen était prévu, mené par l'archidiacre, deux jours avant l'ordination. Le candidat devait connaître la formule des sacrements, le quatrième livre de la Somme de Pierre Lombard et les livres 2 et 4 des Décrétales, en plus naturellement des droits et des devoirs de l'état ecclésiastique.

Une modalité particulière de formation était constituée par les pueri cantores. Des petites écoles furent établies auprès de nombreuses cathédrales pour ces enfants qui assuraient le service et le chant des cathédrales. Au début elles étaient entretenues par les chanoines, mais par la suite, beaucoup de ces écoles pourront subsister grâce aux rentes de quelques chapelles ou bénéfices vacants. Mais elles n'étaient pas en mesure de résoudre le problème de la formation du clergé séculier.

A la moitié du XVe s. beaucoup d'évêques consciencieux s'étaient posé le problème de la formation presbytérale. L'évêque d'Utrecht, ayant soumis son clergé à un examen, constata que sur 300 candidats, 3 seulement étaient idoines. Pour la `formation permanente' il y avait ensuite une série de livres, comme les recueils de prédications, des manuels pour la confession et les tâches pastorales, de modeste niveau, mais cependant toujours utiles.

Avant la fondation des séminaires il y avait quelques collèges. À Paris le collège de Montaigu est célèbre. C'était un collège universitaire, fondé en 1344, à la vie difficile, dont la direction fut confiée à Jean Standonck (1450-1504). Celui-ci restaura surtout la discipline. Puis il fonda à côté du collège la domus pauperum, une espèce de séminaire `ad erigendum gentem novam', qui accueillait 80 jeunes, aspirant au sacerdoce et à la vie consacrée. Ils étaient entretenus grâce aux pensions que payaient les étudiants mieux pourvus. Ils recevaient une chambre, une chandelle et un pain blanc chaque jour. Les études étaient intenses, mais leur organisation était défectueuse, en ce sens qu'elles faisaient place au nominalisme, sans aucune ouverture ni vers saint Thomas ni vers l'humanisme.

La réalisation, de structure monastique et conservatrice, eut du succès. Standonck fonda quatre autres collèges sur le même modèle à Cambrai et Valenciennes (1499), Malines et Louvain (1500), préfigurant une possible congrégation. Chaque maison avait un chef un `minister pauperum'. Les nouveaux candidats ne faisaient pas de vœux, mais seulement une promesse d'obéissance. Ils revêtaient un habit de tissu grossier, de différentes couleurs, noir pour les théologiens, gris pour ceux qui étudiaient dans la faculté d'arts. La viande était exclue de la table, de même que le vin, sauf une petite quantité, coupée d'eau, pour les théologiens. La vie était pauvre. Les jeûnes très rigoureux. La discipline sévère. De nuit à tour de rôle, on se levait pour les matines. Chaque jour il y avait la messe obligatoire, une demi-heure de méditation; dans les moments libres chacun devait noter sur un petit cahier les phrases spirituelles qui le frappaient le plus (rapiarium).

Si nous considérons cette initiative sur une période brève nous pouvons observer qu'elle eut du succès. Presque 300 élèves de ces collèges se firent religieux dans les communautés les plus diverses, comme les chartreux, les carmes, les franciscains. Toutefois une telle initiative n'avait pas d'avenir. Le modèle était médiéval, monastique. Il pouvait suffire pour qui recherchait des certitudes, non pour qui s'engageait sur le chemin périlleux du siècle nouveau.

Le Concile de Trente avait voulu l'institution d'un séminaire dans chaque diocèse. À Reims un séminaire avait été fondé dès 1567. D'autres diocèses avaient vu fonder un séminaire quelques années après, comme à Pont-à-Mousson (1579), Carpentras (1581), Aix (1582), Bordeaux, Embrun et Valence (1583), Sarlat (1584), Avignon et Cavaillon (1586), Toulouse (1590), Vaison (1594), Agen (1597), Auch (1609), Mâcon (1613), Rouen (1615), Luçon (1617). En fait, en 1644 existaient seulement Bordeaux, Reims et Rouen. Tous les autres séminaires avaient disparu et leur travail rendu vain.

c) Défauts

En l'absence de séminaires, la qualité de ce clergé était mauvaise. Bourdoise rappelait ce qu'on lui disait en 1607: «Il te faut bien apprendre à lire pour bien chanter à l'église, car c'est une belle chose quand un prêtre sait lire et écrire».

S'il y a un sujet bien connu, c'est celui de l'ignorance du clergé, car les visites pastorales nous offrent une documentation abondante. Beaucoup de prêtres se rendaient populaires grâce à leurs faiblesses. Un prêtre qui savait donner la main au travail et participer aux beuveries de ses paroissiens, dans certaines régions, comme à La Rochelle ou en Auvergne, était considéré avec faveur. Un tel prêtre cependant ne prêchait pas, ne confessait pas, ou s'il le faisait, il ne savait même pas la formule de l'absolution. Le catéchisme était délaissé. A Tréguier, par exemple, il ressortait qu'en 1624 les prêtres ne le faisaient pas.

Une des raisons de la fondation de la Congrégation de la Mission a été celle de l'abandon des campagnes. La chose s'explique facilement. Dans la région de Toulouse la moitié du clergé avant 1631 n'y résidait pas. En 1624 l'évêque de Tréguier constatait que les prêtres tenaient mal leurs églises. Du contrôle des visites pastorales dans le diocèse de Chartres dans les années 1628-30, il ressort que les tabernacles ou n'existaient pas ou étaient sales. Souvent les curés ne savaient pas si les hosties dans le ciboire étaient consacrées. Pire, dans bien des cas, les visiteurs virent des ciboires pleins de vers.

d) Vie pastorale

Le personnel de la paroisse était très nombreux. Il comprenait le curé, quelques chapelains, puis les chapelains des chapellenies, les prêtres filleuls ou communalistes, et les obituaires.

Le curé était celui qui avait la charge de la paroisse. Souvent il la cumulait avec d'autres paroisses ou bénéfices, et donc il n'y résidait pas. A sa place il y avait un prêtre qui exerçait le service, en en recevant une rétribution très inférieure par rapport à la rente effective. Il y avait ensuite les chapelains paroissiaux, qui de quelque façon aidaient au service pastoral. Ils ne devaient pas être confondus avec les chapelains des chapellenies, qui n'étaient pas chargés du soin des âmes, car leur tâche était exclusivement liturgique. Il ne faut pas confondre avec ces derniers les `prêtres obituaires', chargés de célébrer les messes pour les défunts, ce qui leur permettait de percevoir une rétribution.

Dans certaines zones il y avait ensuite les prêtres filleuls ou communalistes. Les communautés de `prêtres-filleuls' étaient créées à l'intérieur des paroisses; elles regroupaient des prêtres qui y étaient nés. De la masse des rentes, ils percevaient une pension. Dans le diocèse de Clermont, des communautés se créèrent à partir de la fin du XIIe s.. En 1535, on comptait dans le diocèse 104 communautés de ce type, dont la plus grande partie fut fondée au XVe s.. Elles comportaient un nombre variable de prêtres. Un tiers n'en comprenait pas plus de deux. Mais il existait aussi des communautés plus nombreuses. Aurillac, par exemple, avait 30 prêtres en 1344, 48 en 1439 et 100 en 1508, et ils recevaient environ 45 livres de rente par an. Le curé pouvait choisir parmi eux ses collaborateurs. Les consuls de la ville leur confiaient l'école et les œuvres de charité.

Pour examiner concrètement la vie pastorale, nous prendrons un cas spécifique, qui a l'avantage d'avoir été étudié avec beaucoup de soin. Il est relatif au diocèse de Clermont, en France, et il nous permet de voir le microcosme de la vie paroissiale, en partant du problème des rentes. Les paroisses subsistaient grâce à deux sortes de rentes. La première était la rente foncière, qui était très basse, puisqu'elle variait entre 2 et 4 livres pour les paroisses de montagne, jusqu'à 35-40 livres pour certaines en plaine. Il y avait ensuite le casuel, qui comprenait les droits de l'autel et ceux de l'église.

L'administration des sacrements (droits d'autel) assurait un certain revenu. L'offrande pour le baptême était de trois deniers à Villeneuve. Dans une paroisse, on mentionne un droit pour les confessions pascales, qui était de 2 deniers pour le chef de famille et d'un pour les autres membres.

Pour la célébration des mariages, les époux devaient payer à la porte de l'église 5 sous, un quart de pain de noce, un quart de vin, un cuisseau de porc, un morceau de viande de bœuf et une poule. En Bourgogne la règle était qu'à l'occasion du mariage on devait assurer au célébrant la nourriture pour le jour même et pour le lendemain. Si ensuite l'époux voulait se marier ailleurs, s'il était propriétaire, il devait 10 sous et une poule; s'il ne l'était pas, il devait payer 5 sous et porter aussi comme cadeau une poule.

La pastorale des funérailles était tarifée avec beaucoup de précision. Au début du XVIe s., un «chief d'hostel» pouvait payer jusqu'à 16 sous, alors que pour les autres adultes on se contentait de 5 sous et pour les enfants de 2 sous et 6 deniers. Les droits de l'église comprenaient divers types de taxes, généralement en nature. Pour le service pastoral dominical, c'est-à-dire une messe `basse' et une messe chantée, on devait au curé un `bichet' d'avoine. À Longpré, à la fin du XIVe s., chaque paroissien devait à son pasteur une mesure de seigle pour le service annuel, plus une coupe pour l'évangile de la Passion. En certains cas la taxation comprenait un déjeuner à Noël pour le curé, son chapelain, son clerc et le sacristain de l'église. En outre, pour la même occasion on devait nourrir les trois chiens et le cheval du curé.

En substance que rapportait une paroisse? Pour Pierrefite-sur-Loire, paroisse de 109 feux, nous savons qu'annuellement entraient 25 livres de l'administration des sacrements et 30 des droits d'église. Plus élevées étaient les recettes, plus hautes les taxes. Parmi elles il y avait le `don gratuit', une taxe que la monarchie imposait à l'Eglise; elle était considérée `non due', mais `un don…gratuit', même si elle était obligatoire. Naturellement l'épiscopat partageait le montant entre les différentes paroisses. Pour le `don' de 1535 le chiffre demandé variait de 7 sous et 6 deniers à 50 livres pour les paroisses les mieux pourvues. Il y avait ensuite les droits de patronage qui variaient de 5 sous à Vilplaix à 10 livres pour Theil.

Á l'occasion du synode, l'évêque demandait une taxe (`parée synodale'), de même pour la visite pastorale (`droit de procuration'). La première oscillait entre 6 deniers et 5 sous, tandis que pour la seconde les documents nous signalent qu'elle variait entre 4 et 48 sous.

En compensation de ces rentes, le curé était tenu de remplir l'،officium' du soin des âmes. À Monétay-sur-Allier entre les paroissiens et le curé un accord avait été paraphé, en vertu duquel le curé devait dire une messe basse et une messe solennelle tous les dimanches ainsi qu'aux fêtes. En outre le curé était tenu de célébrer les mariages, de faire les funérailles, d'administrer le baptême. De plus il devait faire la prédication de l'Evangile de la fête de la Sainte Croix de mai et de celle de septembre. Aux temps de malheur pour l'agriculture (à l'occasion de tempêtes, de gelées…) il devait ordonner des processions et des prières. Enfin, le curé était tenu de fournir un cierge pascal `bon et suffisant', l'encens pour les fêtes et le pain béni pour la fête de la Circoncision.

À Molinet, chaque dimanche le curé devait chanter un Libera me avant la messe et un autre après, en aspergeant les tombes d'eau bénite. Dans une autre paroisse, il y avait une absolution pour les défunts avant la messe et une autre après. Comme on le voit, l'activité pour les défunts était très intense, si bien qu'à l'occasion d'un synode, les prêtres d'une paroisse demandèrent à l'évêque que quatre d'entre eux soient dispensés de la participation au synode, parce que le service pour les défunts les absorbaient beaucoup.

Au centre de la vie pastorale il y avait la célébration eucharistique. Arrivés à l'église il fallait attendre le début de la célébration, qui commençait seulement à l'arrivée du seigneur du lieu et de sa famille. S'il tardait beaucoup, il pouvait arriver aussi que le curé soit empêché de dire la messe.

Pour les paroissiens les plus lointains il y avait les chapelles. Quand elles n'avaient pas leurs propres chapelains, on pourvoyait à la célébration au moins une fois par an. Il y avait ensuite les processions. Elles se déroulaient presque tous les dimanches et quelquefois elles étaient utiles pour rejoindre les paroissiens plus éloignés.

Conclusion

Quand st. Vincent se convertit, c'est-à-dire autour de 1608-1612, la situation du clergé et de l'Eglise de France était encore incertaine. Le nonce Ubaldini, en 1611, écrivait que le clergé dormait et qu'on ne savait pas comment le réveiller. À la différence de l'époque de Calvin et de François 1er, maintenant il y avait des lois (celles de Trente), mais les hommes manquaient. Les résistances étaient encore énormes. Les chanoines revendiquaient des `droits légitimes' et des `bonnes coutumes'. Beaucoup d'évêques étaient loin de leur diocèse. Le petit nombre de ceux qui y résidaient ne pouvait agir, gêné par des juristes et des magistrats qui, à chaque décision épiscopale, opposaient l'`appel comme d'abus'. Les Etats Généraux de 1615 n'avaient pas reconnu la réforme tridentine, qui avait été `acceptée' unilatéralement par le clergé. On dit que la réforme fut une œuvre de saints. En réalité diverses raisons y contribuèrent.

La première fut la fin des guerres de religion, qui faisant cesser la raison des armes ouvrit l'époque des armes de la raison. L'Edit de Nantes (1598) fut un compromis utile parce qu'il permit à l'Eglise de reprendre son action pastorale. La monarchie prit position ouvertement pour l'Eglise, et ensuite, avec Richelieu au pouvoir, elle commença à éroder le pouvoir et l'autonomie des huguenots. Si jusqu'à Henri IV le passage au calvinisme avait été une hémorragie, après Nantes un mouvement inverse débuta. Le corps ecclésial commença à reprendre vigueur, à être respecté, à réacquérir de la crédibilité.

L'action du Saint-Siège avec les nonces, le gouvernement qui fit choix d'évêques austères et résolus, le renouveau des ordres religieux, l'arrivée de nouvelles formations religieuses (jésuites, capucins, théatins), et l'`invasion mystique' y contribuèrent. Un fait décisif fut le développement de la doctrine sacerdotale de l'`école française'.

La spiritualité sacerdotale oscille en effet entre deux théologies différentes, dont naissent différentes façons de comprendre la figure même et le ministère du prêtre. D'un côté, il y a la théologie du Pseudo-Denys pour qui le prêtre, pris parmi les hommes, est placé au-dessus d'eux, puisqu'il est inséré dans l'ensemble des hiérarchies célestes-terrestres dont vient la sanctification pour les hommes et par laquelle passe la glorification de Dieu. D'un autre côté, il y a la vision augustinienne, dans laquelle l'accent n'est pas mis tant sur le fait d'être un chef, mais sur le service. Le prêtre, pris parmi les hommes, n'est pas au-dessus d'eux, mais il est pour les hommes en service fraternel. Plus qu'un chef, il est un frère, plus que de commander, il aide de l'intérieur.

Dans la ligne augustinienne le prêtre est l'homme pour la mission, alors que dans l'autre il est plutôt l'homme pour le culte. Il y a, c'est clair, deux polarisations très schématiques, qui veulent plus définir une tendance qu'enfermer la pensée d'un auteur. De toute façon elles sont utiles pour saisir les diverses facettes de l'Ecole française de spiritualité.

Les grands réformateurs du clergé français du XVIIe s. (Bérulle, Condren, Vincent de Paul, Olier, Eudes) introduisirent dans les lampes vides l'huile de la prière, mais ensuite ces lampes furent amenées à illuminer les pas de l'homme. Les conséquences pour la spiritualité furent exaltantes. On fit ressortir en premier l'exigence de la sainteté.

S. Vincent de Paul disait: «Il n'y a rien de plus grand qu'un prêtre, à qui Dieu donne tout pouvoir sur son corps naturel et sur le mystique, le pouvoir de remettre les péchés, etc. O Dieu! Quelle puissance! Oh! Quelle dignité!». Et il ajoutait: «On doute si tous les désordres que nous voyons au monde ne doivent pas être attribués aux prêtres. Ceci pourra scandaliser quelques-uns, mais le sujet requiert que je montre, par la grandeur du mal, l'importance du remède. On a fait plusieurs conférences sur cette question laquelle on a traitée à fond, pour découvrir les sources de tant de malheurs; mais le résultat a été que l'Eglise n'a de pires ennemis que les prêtres. C'est d'eux que les hérésies sont venues; témoins ces deux hérésiarques Luther et Calvin, qui étaient prêtres; et c'est par les prêtres que les hérétiques ont prévalu, que le vice a régné et que l'ignorance a établi son trône parmi le pauvre peuple; et cela par leur propre dérèglement et faute de s'opposer de toutes leurs forces, selon leurs obligations, à ces trois torrents qui ont inondé la terre».

Il fallait `terroriser les âmes' des aspirants au presbytérat, leur exposant la grandeur de ce qu'ils recevraient. Celui qui n'est pas saint est un prêtre manqué. Pierre de Bérulle (1575-1629) recourait au Pseudo Denys pour prouver une telle exigence. Dans la vision pyramidale aréopagitique, les évêques et les prêtres doivent purifier, illuminer et allumer le feu chez les inférieurs. Mais pour obtenir ce résultat, les prêtres doivent être des `instruments reliés' au Fils de Dieu et agir dans l'Esprit de Jésus. Uni sacramentellement au Christ, le prêtre doit trouver dans le Verbe sa `subsistance' spirituelle, il doit être `pure capacité de lui, rempli de lui, qui tend vers lui'. Comme l'humanité du Christ est un instrument relié personnellement à la Divinité, les prêtres sont des organes de sa grâce, et des instruments vivants de Dieu sur la terre. Ils sont comme une humanité assumée, qui rend le prêtre lieu de l'adoration du Verbe. Par lui «l'état sacerdotal est à l'origine de toute sainteté qui doit se trouver dans l'Eglise de Dieu». Les prêtres doivent faire «profession solennelle de piété».

Jean-Jacques Olier (1608-1657) confia dans ses Mémoires avoir reçu cette consigne du Christ: «Je veux que tu vives dans une contemplation éternelle…et…je veux que tu portes la contemplation dans le clergé». Il ne s'agissait pas seulement d'enseigner à prier, comme s'il suffisait de transformer les prêtres en hommes du rite, mais de les rendre `experts des mystères du Christ'. L'idée qui est sous-jacente est que le Verbe de Dieu a voulu `se nier comme Dieu' pour se faire un visage humain enveloppé de fragilité, vêtu des douleurs et des limites de l'homme, pour rallumer dans le monde le gémissement de la prière.

De là est née cette école sacerdotale de prière qui, pétrie de grâce, a redonné vie à l'Eglise de France. Le prêtre doit vivre dans un `esprit de prière', faire tout comme conduit par elle: «Rien ne s'obtient de Dieu et du prochain sinon par la vertu de l'Esprit Saint activée dans la prière». Et encore «c'est dans la prière que le prêtre puise la vie pour lui et pour les populations. En elle se trouve sa paix et sa joie…Enfin, c'est dans la sainte oraison que le prêtre, plein de charité, se trouve revêtu de toutes les magnifiques richesses de Dieu. Par elle on n'entre pas seulement dans la connaissance des mystères de Dieu le Père et de son Fils, mais dans la jouissance et la participation à leur `état'. On entre dans la force du Père, dans la splendeur du Fils et dans l'ardeur de l'Esprit Saint».

S. Jean Eudes (1601-1680), qui dans ses nombreux écrits a toujours eu une visée pastorale, part d'une grandiose vision du baptême, qu'il appelle `contrat d'alliance', dans lequel Dieu nous rend fils dans le Fils, nous donne sa propre vie et instaure un mystère de communion universelle. Il veut que `nous continuions et contemplions' sa vie terrestre à l'exemple de Marie. Le sommet de la communion s'est réalisé en Jésus, Dieu et homme, unique et éternel prêtre, hostie et sacrificateur.

En vertu du baptême tous les fidèles `offrent' et sont `offerts'. Ils sont victimes et prêtres. Le sacerdoce ministériel n'est pas cependant `quelque chose de plus', mais une existence transformée `de l'intérieur', pour réaliser pleinement le rôle des pasteurs. Le prêtre est un être fait Eglise, qui existe `pour l'Eglise'. Lui qui signait `prêtre missionnaire' enseigne que «le principal exercice est d'annoncer sans cesse, en public et en particulier, par œuvre et par parole, l'Evangile de Jésus Christ». Dans un autre passage il écrivait: «Vous êtes dans le sacerdoce des Jésus-Christ vivants, qui cheminent sur la terre…, vous représentez sa personne, vous le remplacez». Le prêtre est après la Vierge ce qu'il y a de plus précieux dans la main du Christ: «Vous êtes les sauveurs du monde que le Sauveur a laissés ici-bas à sa place pour y continuer et y réaliser l'œuvre de la rédemption de l'univers».

Ce rôle d'humanité `adjointe', d'existence `prolongée', se traduisait dans ces images séduisantes: «Vous êtes la partie la plus noble du corps mystique du Fils de Dieu. Vous êtes les yeux, la bouche, la langue et le cœur de ce même Jésus…Vous êtes son cœur: parce que c'est par vous qu'il donne la vraie vie, la vie de la grâce sur terre et la vie de la gloire dans le ciel à tous les vrais membres de son corps».

(Traduction: JEAN LANDOUSIES, C.M.)

M. Aubrun, La paroisse en France des origines au XVe siècle, Paris 1986; J. Chélini, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Paris 1991; AA.VV., Le clerc séculier au Moyen Âge, Paris 1993; F. Rapp, Réformes et inerties, in AA.VV, Histoire du christianisme, VII: De la réforme à la Réformation (1450-1530), Paris 1994, 143-207.

Pour ce qui concerne le rôle de saint Vincent dans la réforme de l'épiscopat: P. Blet, Vincent de Paul et l'épiscopat de France, in Vincent de Paul. Actes du colloque international d'études vincentiennes, Paris 25-26 septembre 1981, Rome 1983, p. 81-114.

Richelieu, Testament politique, Amsterdam 1688, p. 54.

Analyse dans P. Broutin - H. Jedin, L'Evêque dans la tradition pastorale du XVIe siècle, Paris 1953.

V. Tabbagh, Effectifs et recrutement du Clergé séculier français, in AA.VV., Le clerc séculier au Moyen Âge, Paris 1993, p.181-202.

Ibid., p. 183.

Plus tard on dira: prêtres de messe et prêtres de confessionnal.

M. Aubrun, La paroisse en France des origines au XVe siècle, Paris 1986, p. 162.

P. Demouy, Les Pueri chori de Notre-Dame de Reims. Contribution à l'histoire des clergeons au Moyen Âge, in AA.VV. , Le clerc séculier au Moyen Âge, Paris 1993, p. 135-149.

A. Prosperi, Di alcuni testi per il clero nell'Italia del primo Cinquecento, in Critica storica 7 (1968) p. 137-168.

R.G. Villoslada, La Universidad de Paris durante los estudios de Francisco de Vitoria, Roma 1938.

A. Degert, Histoire des séminaires en France jusqu'à la Révolution, 2 vol., Paris 1912; M. Venard, Les séminaires en France avant Saint Vincent de Paul, in AA.VV., Vincent Depaul. Actes du colloque international d'études vincentiennes. Paris 25-26 septembre 1981, Roma 1983, p. 1-7; E. Préclin-E. Jarry, Le lotte politiche e dottrinali nei secoli XVII e XVIII (1648-1789), a cura di L. Mezzadri (Storia della Chiesa di Fliche-Martin XIX/1), Torino 1974; La Chiesa nell'età dell'assolutismo e dell'illuminismo (Storia della Chiesa di H. Jedin VII), Milano 1978; R. Taveneaux, Le catholicisme dans la France classique 1610-1715, 2 vol., Paris 1980; Histoire de la France religieuse, sous la direction de J. Le Goff et R. Rémond, II: Du christianisme flamboyant à l'aube des Lumières, Paris 1988.

Cité par E. Labrousse-R. Sauzet, La lente mise en place de la réforme tridentine (1598-1661), in Histoire de la France religieuse, p. 390.

R. Germain, Revenus et actions pastorales des prêtres paroissiaux dans le diocèse de Clermont, in AA.VV., Le clerc séculier au Moyen Âge, Paris 1993, p. 109-111.

R. Germain, Revenus op. cit., p. 101-119.

Le clergé français prétendait d'être exempt de droit divin de toute contribution pécuniaire en faveur du royaume. S'il le faisait, ce n'était pas par obligation, mais par sa décision spontanée, par esprit de conciliation et de complaisance envers le souverain. C'était une liberté théorique. Chaque fois que le clergé ou une partie refusait, il était rappelé à l'ordre. Le `don gratuit' variait selon que l'on était en paix ou en guerre.

La fête de la Sainte Croix de mai était la fête de l'Invention de la Croix (3 mai); celle de septembre était la fête de l'Exaltation (14 septembre). Voir à ce sujet le `Glossario di date' in A. Cappelli, Cronologia, cronografia e calendario perpetuo, Milano 1930, p. 109-124.

On connaît l'usage d'enterrer dans les églises. Ceci explique l'abondance et la richesse des nombreuses chapelles dans les églises surtout celles des Ordres mendiants.

M. Aubrun, La paroisse, p. 173.

L. Mezzadri, La conversione di S. Vincenzo de Paoli. Realtà storica e priezione attuale, in Annali della Missione 84 (1977) p. 176-182.

Sur ce sujet voir l'excellent travail de A. Tallon, La France et le concile de Trente (1518-1563), Rome 1997.

Sur l'Ecole française: Y. Krumenacher, L'Ecole française de spiritualité. Des mystiques, des fondateurs, des courants et leurs interprètes. Paris 1998; Ecole française de spiritualité, in Théophilyon 4 (1999) p. 1-225.

L. Mezzadri, La spiritualità dell'ecclesiastico seicentesco in alcune fonti letterarie, in AA.VV., Problemi di storia della Chiesa nei secoli XVII-XVIII, Napoli 1982, p. 45-89; id., Jésus Christ, figure du Prêtre-Missionnaire, dans l'œuvre de Monsieur Vincent, in Vincentiana 30 (1986) p. 323-356; id., A lode della gloria. Il sacerdozio nell'Ecole française XVIIe-XXe secolo, Milano 1989; id., Adorazione, sacrificio e missione. Le dimensioni del presbiterato nella Scuola francese del 600, in Communio n.150 (1996) p. 32-46.

Coste XII, 85.

Ibid..

Œuvres: Œuvres complètes, Paris 1644 (n. éd. Paris 1960); Opuscules de piété, sous la direction de G. Rotureau, Paris 1944; Correspondance, sous la direction de J. Dagens, 3 vol., Paris-Louvain 1937-39. Travaux fondamentaux: A. Molien, Le Cardinal de Bérulle, 2 vol., Paris 1947; J. Dagens, Bérulle et les origines de la restauration catholique (1575-1610), Paris 1952; P. Cochois, Bérulle et l'Ecole française, Paris 1963; M. Dupuy, Une spiritualité de l'adoration, Paris 1964; G. Moioli, Teologia della devozione berulliana al Verbo incarnato, Varese 1964; J. Orcibal, Le Cardinal de Bérulle: évolution d'une spiritualité, Paris 1965; M. Dupuy, Bérulle et le sacerdoce. Etude historique et doctrinale. Textes inédits, Paris 1969; F.G. Preckler, `Etat' chez le Cardinal de Bérulle, Roma 1974; id. Bérulle aujourd'hui. 1575-1975. Pour une spiritualité de l'humanité du Christ, Paris 1978.

P. Cochois, Bérulle et l'Ecole française, Paris 1963, p. 31.

M. Dupuy, Bérulle et le sacerdoce, p. 410 s.

Ibid. p. 348 s.. Piété est la même chose que perfection.

R. Deville, Jean-Jacques Olier maître d'oraison, in Jean-Jacques Olier (1608-1657):Bulletin de Saint Sulpice 14 (1988) p. 98. Sur les Mémoires (8 volumes autographes, conservés aux archives de Saint Sulpice à Paris): M. Dupuy, Se laisser à l'Esprit. Itinéraire spirituel de Jean-Jacques Olier, Paris 1982. Sur Olier: Œuvres complètes, éd. Migne, Paris 1856; les Mémoires jusqu'à présent en manuscrits sont accessibles grâce à M. Dupuy, Se laisser à l'Esprit. L'itinéraire spirituel de Jean-Jacques Olier, Paris 1982; Traité des saints ordres (1676) comparés aux écrits authentiques de Jean-Jacques Olier (+1657), sous la direction de G. Chaillot, P. Cochois, I. Noye, Paris 1984; Lettres, sous la direction de E. Levesque, 2 vol., Paris 1935. Parmi les biographies à rappeler, celles de E. M. Faillon (3 vol., 1873), P. Pourrat (1932), A. Portaluppi (1947). Synthèse très dense dans DS (dictionnaire de spiritualité).

R. Deville, Jean-Jacques Olier maître d'oraison, p. 99 s.

Œuvres: Œuvres complètes, 12 vol., Vannes 1905-11; Œuvres choisies, 8 vol., Paris 1931-37; Il cuore di Gesu fornace d'amore, Roma 1965. Parmi les œuvres sur le sacerdoce: Mémorial de la vie ecclésiastique (1681), Le prédicateur apostolique, et Du bon confesseur. J. Arragain, Le cœur du Seigneur. Etudes sur les écrits et l'influence de saint Jean Eudes, Paris 1955; J.M. Alonso, El Corazon de Maria en san Juan Eudes, 2 vol. , Madrid 1958; P. Milcent, Saint Jean Eudes. Introduction et choix de textes, Paris 1964; id., Pasteur dans le Christ pasteur; le prêtre selon saint Jean Eudes, in Vocation 240 (1967) p. 501-14; id., Un artisan du renouveau chrétien au XVIIe siècle. Saint Jean Eudes, Paris 1985; C. Berthelot Du Chesnay, Les missions de saint Jean Eudes, Paris 1967; DS 8 (1974), p. 488-501.

DS 8 (1974) p. 497.

Ibid. , 30.

Ibid., 29.

Ibid., 26 s.

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