Les martyrs d'Espagne - 2. Martyres de la Compagnie des Filles de la Charité

2. Martyres de la Compagnie des Filles de la Charité

a.Diocèse de Madrid

- La Puerta de Hierro (12 août 1936)

1.- Soeur Melchora-Adoración Cortés Bueno, FdlC, née le 4 mai 1884 à Sos del Rey Católico, Zaragoza (Espagne) et morte le 12 août 1936.

2.- Soeur María Severina Díaz Pardo-Gauna, FdlC, née le 23 octobre 1895 à Vitoria, Alava (Espagne) et morte le 12 août 1936.

3.- Soeur María Dolores Barroso Villaseñor, FdlC, née le 4 octobre 1896 à Bonares, Huelva (Espagne) et morte le 12 de août 1936.

4.- Soeur Estefanía Saldaña Mavoral, FdlC, née le 30 août 1873 à Rabé de las Calzadas, Burgos (Espagne) et morte le 12 de août 1936.

5.- Soeur María Asunción Mayoral Peña, FdlC, née le 19 août 1879 à Tardajos, Burgos (Espagne) et morte le 12 de août 1936.

Elles ont toutes été fusillée près de la Puerta de Hierro, a l'entrée de Aravaca (Madrid). Leurs corps, jetés à la fosse commune, n'ont pas été retrouvés.

- Vallecas, près de Madrid (3 septembre 1936)

6.- Soeur Dolores Caro Martín, FdlC, née le 20 octobre 1893 à Granatula, Ciudad Real (Espagne) et morte fusillée le 3 septembre 1936.

7.- Soeur Concepción Pérez Giral, FdlC, née le 10 janvier 1887 à Madrid et morte fusillée le 3 septembre 1936.

8.- Soeur Andrea Calle González, FdlC, née le 26 février 1902 à Plasencia, Cáceres, Espagne) et morte fusillée le 3 septembre 1936.

- Route de Madrid-Tolède

9.- Soeur Modesta Moro Briz, FdlC, née le 11 juillet 1901 à Santibáñez de Béjar, Salamanque (Espagne) et morte le 31 octobre 1936 au Km 6 de la route Madrid-Toledo.

10.- Soeur Pilar-lsabel Sánchez Suárez, FdlC, née le 5 novembre 1906 à Madrid et morte le 31 octobre 1936 au Km. 6 de la Route Madrid-Toledo

Ce sont les deux soeurs martyres de la Province dite “Hispano-française”, toutes les autres martyres étant de la Province d'Espagne.

- Las Vistillas


11.- Soeur Josefa

Gironés Arteta, FdlC, née le 11 mars 1907 à Garisoain, Navarra (Espagne) et morte à une date inconnue.

Elle fut enlevée par des miliciens le 17 novembre 1936 et, ensuite, on n'a plus eu aucune nouvelles d'elle. En 1940 on retrouva la fiche d'une de ses compagne fusillée aux Vistillas et on pense qu'elle a connu le même sort.

12.- Soeur Lorenza Díaz Bolaños, FdlC, née le 10 août 1896 à Guía, îles Canaries, (Espagne) et morte à une date inconnue, fusillée aux Vistillas.

13. Soeur Gaudencia Benavides Ferrero, FdlC, née le 12 février 1878 à Valdemorillo, León (Espagne) et morte à une date inconnue.

Les miliciens la prirent dans la maison d'un de ses parents pour l'emmener faire une déposition avec soeur Florentina qui avait été sa supérieure à Puerto Rico. Ils les laissèrent pendant deux jours dans les cachots de Direction de la Sécurité puis ils les transférèrent à la prison de Toreno. Son état s'aggrava et on l'envoya à l'hôpital Saint-Louis-des-Français où elle mourut donnant une grande édification à tous.

14.- Soeur Juana Pérez Abascal, FdlC, née le 20 octobre 1886 à Madrid, et morte à une date inconnue.

On sait qu'elle mourut pendant le voyage qu'elle avait entrepris pour aller de Jaen à Madrid (le train de la mort?) dans l'intention de loger dans la maison de la famille de soeur Juana, mais on ne sait jusqu'où elle arriva.

15.- Soeur Ramona Cao Fernández, FdlC, née le 11 septembre 1993 à Rua de Valdeorras, Orense (Espagne) et morte dans les mêmes circonstances que soeur Juana Pérez Abascal.

b. Diocèse de Valence

- Llosa de Rames (15 octobre 1936)

16.-Soeur Josefa Martínez Peréz, FdlC, née le 5 août 1898 à Alberique, Valencia (Espagne).

La générosité de son âme trouva occasion de se manifester à l'occasion de la détention de son beau-frère. Sœur Josefa se présenta aux assassins en disant : “Sortez-le de là, et tuez-moi, car il a trois enfants”. On amena son beau-frère au sacrifice, car l'heure de sœur Josefa n'était pas encore arrivée.

Ce fut le 14 octobre 1936, à six heures du soir, que les miliciens se saisirent de sœur Josefa et sa sœur, veuve, et les enfermèrent dans la prison du village. À onze heures du soir, ils ouvrirent le cachot, et rendirent la liberté à sa sœur. Ils ouvrirent de nouveau le cachot et, dans un camion, étaient entassées sœur Josefa et trois de ses compagnes de prison ainsi qu'un homme. Le camion s'arrêta au Pont des Chiens, où eut lieu le martyr de sœur Josefa et de deux autres femmes.

- Bétera “Picadero de Paderna” (9 décembre 1936)

17.- Melle Dolores broseta bronet, laïque, née en 1892 à Bétera, Valencía (Espagne). Elle vivait avec les soeurs dans le foyer de personnes âgées.

18.- Soeur Isidora Isquierdo Garcìa, FdlC, née le 2 janvier 1885 à Páraino, Burgos (Espagne).

19.- Soeur Josefa Laborra Goyeneche, FdlC, née le 6 février 1864 à Sancyáesa, Navarra (Espagne).

20.- Soeur EstefanìaIirisarri Irigaray, FdlC, née le 26 décembre 1878 à Peralta, Navarra (Espagne).

21.- Soeur María Pilar Nalda Franco, FdlC, née le 24 mai 1871 à Algodonales, Cádiz (Espagne).

22.- Soeur María Carmen Rodríguez Barazal, FdlC, née le 26 mars 1876 à Cea, Orense (Espagne).

Le 21 Juillet 1936 les “Rouges” firent irruption dans la résidence des sœurs. Ils les firent sortir de la maison et elles allèrent se loger chez une certaine Jeannette, ancienne élève de la Résidence.

Au début du mois d'août, le comité leur fit savoir qu'elles devaient quitter le village. Le 21 août, elles partirent toutes à Valencia, sans trop savoir où s'installer. Elles passèrent la première nuit dans un garage. Elles trouvèrent enfin accueil dans la Pension du Gallo, rue de Engael, n° 7, et elles s'y établirent le 14 août.

Il y avait avec elles une jeune fille appelée Dolores Broseta qui les servait et aidait avec beaucoup de sollicitude. Dolores allait de Betera à Valencia, amenant et portant tout ce dont les Sœurs avaient besoin. Lors d'un de ces voyages, quelqu'un (ancien maire de Betera au moment où la République fut établie, et dont deux filles avaient été éduquées à la Résidence) qui, exceptionnellement, détestait les sœurs, suivit la jeune fille toute la journée, et, lorsqu'elle prit le train pour Valencia, il fit signe par téléphone à un de ses complices, qui, depuis un taxi, la surveilla de loin, jusqu'à ce qu'elle fut de retour à la maison où se trouvaient les cinq sœurs. Une demi-heure plus tard, on frappait à la porte et on leur ordonnait de quitter tout (elles étaient en train de dîner) et de monter dans la voiture qu'ils avaient préparée.

C'était le 8 décembre vers neuf heures et demie du soir. Personne n'a jamais su exactement ce qui leur était arrivé. On pense cependant que cette même nuit, les soeurs et la jeune fille furent massacrées. On présume qu'auparavant elles restèrent quelque temps dans la prison séminaire de Valencia.

- Algar de Palancia, Valcucia (4 octobre 1936).

23.- Soeur Martina Vázquez Gordo, FdlC, née le 30 janvier 1865 à Cuellar, Segovia (Espagne).

Lorsque éclata la révolution de 1936, les sœurs restèrent encore à l'hôpital de Segobe jusqu'au 27 juillet, jour où les miliciens, pistolets en main, les mirent à la rue. Elles allèrent loger dans une maison proche de l'hôpital, propriété d'une ancienne élève des écoles fondées par sœur Martina. Elles resteront là jusqu'en octobre.

Une nuit, les miliciens frappèrent à la porte et s'introduisirent jusque dans la chambre de sœur Martina qui était malade. “Lève-toi et habille-toi rapidement pour venir témoigner à Castellon”. “Venez-vous pour m'emmener témoigner, ou pour me tuer?” L'un d'eux l'aida à descendre les escaliers, appuyée sur son bras. Elle prit congé des sœurs, en leur disant : “Adieu! Jusqu'au ciel!”

En arrivant à l'entrée de Algar, sœur Martina dit à ceux qui l'accompagnaient: “Allez-vous me tuer? Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'aller plus loin : faites-le ici.” Ils la firent descendre et la placèrent près d'un caroubier. Sœur Martina repoussa la suggestion de se placer de dos, car “je veux voir, dit-elle, la tête de ceux qui me tuent, qui sont les mêmes à qui tant de fois, j'ai ôté la faim.” Après avoir fait le signe de la croix, elle leur dit : “Vous pouvez maintenant tirer!” On entendit la décharge et le corps de sœur Martine s'écroula.

- Gilet, Valencia (28 octobre 1936)

24.- Soeur Victoria Arregui Guinca, FdlC, née le 19 décembre 1894 à Bilbao (Espagne).

25.- Soeur Joaquina Rey y Aguirre, FdlC, née le 23 décembre 1895, à Bilbao-Begoáa, Vizcaya (Espagne).

Le 28 octobre 1936, un huissier vint à la Maison de Bienfaisance (Valencia) apportant aux sœurs l'ordre de se présenter à l'Hôtel de Ville, le soir, pour répondre à quelques questions.

A dix heures et demie, quelques miliciens frappèrent à la porte. Ils amenèrent sœur Joaquina et sœur Victoria à l'Hôtel de Ville où elles restèrent en qualité de détenues. À minuit et quelque, ils les amenèrent dans une voiture, avec deux prêtres et deux neveux de l'un d'entre eux. Ils arrivèrent à Rafelbunol où ils prirent une autre victime.

Ils parvinrent à Gilet, un petit village de la province et du diocèse de Valencia. Ils s'arrêtèrent et, aussitôt, ils se dirigèrent vers le cimetière. Ils en ouvrirent les portes et là, face au mur, ils placèrent les victimes et, derrière, les miliciens enfilant les fusils qui devaient mettre fin à leurs vies pour le Christ.

- Liosa y Almenara, Castellón (19 août 1936)

26.- Soeur María Luisa Bermúdez Ruiz, FdlC, née le 10 octobre 1893 à Sabugueira, La Coruna (Espagne).

27.- Soeur María Rosario Ciércoles y Gascón, FdlC, née le 5 octobre 1873 à Saragosse (Espagne).

28.- Soeur Micaela Hernán Martínez, FdlC, née le 6 mai 1881 à Burgos (Espagne)

Le 27 juillet 1936 les sœurs s'installèrent dans le village de Puzol, logeant dans une maison située au n° 11 de la rue Saint Pierre, où habitait une sœur: sœur Concepción, qui faisait partie, elle-même, de la communauté de l'asile Saint Eugène.

Le 18 août, à dix heures du soir, une voiture, avec des hommes armés, arriva à la porte de la maison. Ils montèrent à l'étage, et firent descendre les trois sœurs pour les amener en voiture.

Après de nombreuses recherches, la paix étant revenue, l'on sut qu'elles avaient été fusillées à cinq heures du matin, le 19 août, dans un jardin d'orangers, entre La Losa et Almenara, les trois unies dans une fraternelle étreinte.

c.Santa Coloma de Gramanet, au diocèse de Barcelone

29.- Soeur Dorinda Sotelo Rodríguez, FdlC, née le 15 février 1915 à Santa María Lodoselo (Espagne) et morte entre le 24 et le 26 octobre 1986 à Santa Coloma de Gramanet.

Sœur Dorinda était orpheline de mère depuis l'âge de 12 ans. Le 29 septembre 1930, elle entra au Collège de la “Vierge Très Pure” qu'avaient les sœurs, à Orense. La sœur supérieure disait à son sujet: “j'ai remarqué sur son visage une candeur exceptionnelle qu'elle conservera toujours”.

Elle entra chez les Filles de la Charité le 20 mai 1933. En 1936, elle faisait partie de la communauté du Sanatorium Anti-tuberculeux du “Saint-Esprit”, à Santa Coloma de Gramanet, entre Barcelona et Badalona.

À partir du 19 juillet, la communauté eut à souffrir continuellement des fouilles et des vexations. Les sœurs continuaient à porter l'habit, car il leur aurait semblé manquer de courage de l'enlever sans y être obligées. Le 22 juillet, un ordre du Comité les obligea à laisser l'habit, et à devenir des “citoyennes”.

Peu après, pour des raisons de sécurité, elles durent abandonner l'hôpital et se réfugier chez le père du docteur Barchau, médecin directeur du Sanatorium, qui, dès le début, s'était mis à leur disposition, avec tout ce qu'il pouvait et possédait.

Le docteur paya sa charité en se cachant par crainte d'être arrêté. Il laissa chez lui son fils et deux employées. Il demanda à la sœur supérieure de prendre en charge sa maison et son fils, ce qu'elle fit, en reconnaissance de son aide, en lui envoyant sœur Dorinda. Les employées, prétextant qu'on les compromettait, déchirèrent des portraits de saints et brûlèrent des livres. L'épouse du Dr Barchau au courant, les réprimanda, donnant lieu au départ de la cuisinière, et plus tard, de l'autre employée. Sœur Dorinda restant seule, on lui envoya sœur Toribia pour lui tenir compagnie. Elles iront unies au martyre.

Le 24 octobre 1936, à 11 h. du matin, huit miliciens de la F.A.I. pénétrèrent dans la maison et amenèrent les deux sœurs prisonnières. Elles étaient sûres que l'heure du sacrifice était arrivée car sœur Dorinda eut la précaution de mettre un mot dans la poche de l'enfant, pris en charge par la concierge, avec le n° de téléphone, afin qu'elle puisse avertir les amis médecins, et par eux, sa supérieure, de leur disparition

Un milicien, qui avait séjourné à l'hôpital et qui appréciait sœur Toribia, accompagné de deux médecins de l'Hôpital, se mirent à chercher les sœurs. Leurs corps, décomposés et avec des traces de violences, furent trouvés le 26 octobre, à la morgue de l'hôpital-clinique de Barcelone.

30.- Soeur Toribia Marticorena Sola, FdlC, née le 27 avril 1882 à Murugarren, Navarre (Espagne) et morte entre le 24 et le 26 octobre 1986 à Santa Coloma de Gramanet.

En 1929, Sœur Toribia fut placée au sanatorium anti-tuberculeux du “Saint-Esprit”, à Santa Coloma de Gramanet, entre Barcelona et Badalona.

Par humilité, elle avait refusé d'être supérieure. Elle dit : “Bien que l'obéissance fasse des miracles, je ne sais pas comment on a été informé à mon sujet. Je ne m'oppose pas, mais je ne vaux rien.” Elle n'était pas seulement héroïque, mais encore, délicate.

À partir du 19 juillet, la communauté eut à souffrir continuellement des fouilles et des vexations. Les Sœurs continuaient à porter l'habit, car il leur semblait manquer de courage de ne plus le porter, sans y être obligées. Le 22 juillet, par ordre du Comité, les sœurs durent laisser l'habit, et devenir des “citoyennes”.

Finalement, les sœurs eurent à abandonner l'hôpital et allèrent se réfugier chez le père du Dr. Barchau, médecin directeur du sanatorium, qui, dès le début, se mit à leur disposition avec tout ce qu'il pouvait et possédait.

Sa charité conduisit le Dr Barchau à craindre pour sa vie. Il dût partir et laisser son fils à deux employées. En partant, il demanda à la sœur supérieure de se soucier de sa maison et de son fils. Pour cela, on envoya sœur Dorinda, puis, plus tard, sœur Toribia. Elles devaient devenir compagnes de martyre.

La disponibilité de sœur Toribia à donner sa vie, l'amena à dire : “Pourvu que cette effrayante guerre termine et qu'on cesse d'offenser Dieu, peu importe nos vies”.

Le Seigneur entendit son offrande. Le 24 octobre 1936, à 11 heures du matin, huit miliciens de la F.A.I. firent irruption dans la maison et amenèrent prisonnières les deux sœurs.

Un milicien, ancien patient de sœur Toribia qu'il appréciait, et deux docteurs, cherchèrent les sœurs. Leurs corps, décomposés et avec des traces de violences, furent trouvés le 26 octobre à la morgue de l'hôpital-clinique de Barcelone.