Le laïcat vincentien

Le laïcat vincentien

P. Lauro Palú, C. M.

Assistant Général

Les Fiches Vincentiennes (cahier 6. L'Eglise 3, Les Laïcs) ont fait ce résumé du rapport entre saint Vincent et les Laïcs:

- Des Laïcs révèlent à saint Vincent sa mission et sa responsabilité de prêtre (le vieillard et Madame de Gondi à Gannes, les femmes à Châtillon-les-Dombes, Marguerite Naseau à Paris).

- Saint Vincent révèle aux Laïcs leur mission et responsabilité, dans l'Eglise et pour les Pauvres.

- Saint Vincent organise l'action des Laïcs dans l'Eglise - en faveur des Pauvres.

- Tout spécialement, saint Vincent redonne aux femmes un rôle et une responsabilité qui leur reviennent dans l'Eglise, surtout dans une Eglise pour les Pauvres.

Le Statut n. 7 nous dit que les Associations de laïcs instituées par saint Vincent lui- même ou dérivant de son esprit ont droit à notre sollicitude et notre soutien. Alors, nous avons le devoir de les assister; quelques-uns d'entre nous doivent se spécialiser en ce domaine. On donnera à cette animation une dimension spirituelle, ecclésiale, sociale et civique.

Rencontres des quatre branches principales

Le 3 juin 1995, à Paris, et le 2 et 3 février 1996, à Rome, se sont réunis le Supérieur Général, qui invitait les autres, et la Supérieure Générale des Filles de la Charité, Soeur Juana Elizondo, la Présidente internationale des Volontaires de la Charité (AIC), Madame Patricia Palacios de Nava, et le Président international de la Société de Saint-Vincent de Paul, le professeur César Augusto Nunes Viana. La prochaine réunion aura lieu le 24 et 25 janvier 1997, probablement à Paris. Pour cette prochaine rencontre, on a déjà invité 2 représentants de la Jeunesse Mariale de France et d'Espagne, un jeune homme et une jeune fille. On a pensé aussi aux solutions pratiques pour avoir dans les prochaines réunions des représentants des autres groupes (religieux ou laïques) qui ont saint Vincent comme patron.

L'objectif de ces réunions est de "chercher les moyens par lesquels, tout en préservant l'identité particulière de chaque branche, nous pouvons coopérer plus efficacement les uns avec les autres, dans le monde entier, pour mieux servir les Pauvres" (de la lettre du P. Maloney du 20 avril 1994).

Quelques conclusions de ces rencontres:

a) Pour promouvoir la connaissance mutuelle, on a préparé un livret d'informations essentielles: charisme et caractéristiques de chaque branche, origines, développement historique, situation actuelle (statistiques, distribution géographique, types des oeuvres, leurs destinataires, etc.) et des adresses utiles. Ce livret a été diffusé en 9 langues par les Filles de la Charité, en 3 langues par les autres. Dans les années à venir, ce texte sera actualisé et élargi aux autres membres de la Famille Vincentienne.

b) Le niveau de collaboration entre les branches de notre famille est, en général, assez élevé. Les cas de tensions sont peu nombreux. Ils adviennent généralement lorsque quelqu'un manque au respect de l'autonomie d'un groupe particulier. On fera une évaluation formelle, lors de la prochaine rencontre, du niveau de coopération qui existe dans les divers pays, ayant en vue de renforcer le service en commun des Pauvres.

c) Au sujet de la collaboration dans les oeuvres:

- il sera bon d'informer les autres branches sur ce qu'on fait ou a fait en commun, en certains endroits; p. ex., les missions populaires;

- d'une manière particulière, informer sur ce qu'on a ou on a eu comme expériences de collaboration oecuménique;

- étant donné le caractère multinational (ou transnational) des quatre branches présentes dans la réunion, on a parlé de la possibilité d'exercer des pressions sur les structures, les gouvernements locaux et nationaux, en agissant ensemble;

- quand il y a des situations d'urgence ou de crise, il faut que les quatre branches communiquent entre elles via fax, pour que chacune puisse écrire à ses membres, en les informant des faits et en demandant leur collaboration; il faudra approfondir ce point, pour voir comment on peut répondre en commun aux urgences qu'on nous communique.

d) On a décidé de préparer cinq projets communs, un par continent, pour l'an 2000. Ces projets pourront servir de modèles pour stimuler une plus grande collaboration à l'intérieur de notre Famille.

e) On a longuement discuté de la formation. Les membres de l'A.I.C. et de la Société de Saint-Vincent remercient les Confrères et les Filles de la Charité pour l'aide qu'ils leur offrent au niveau de la formation. Dans sa lettre du 20 février passé, le Père Général nous encourage tous à continuer la collaboration dans les programmes de formation. De plus, avec l'appui des présidents des deux branches laïques, le Père Général invite la Congrégation de la Mission et les Filles de la Charité à appeler les membres de l'AIC et de la Société de Saint-Vincent à collaborer dans l'animation des missions populaires, dans le service des pauvres malades, dans le travail auprès des réfugiés, etc.).

f) Dans le futur, les quatre branches collaboreront à une réflexion scientifique sur les problèmes mondiaux, en recherchant et proposant des réponses chrétiennes et vincentiennes.

g) Chaque branche fera son possible pour être bien informée sur les autres branches, propager l'information à leur sujet et promouvoir les vocations pour celles-ci.

h) Il faut sensibiliser plus sérieusement les Confrères et les Filles de la Charité quant à leur devoir de susciter et de former des groupes vincentiens dans leurs oeuvres ou en lien avec leurs maisons.

i) Il a été convenu de se rassembler le 27 septembre 1996 pour un jour commun de prière. Le Père Général récrira par la suite pour nous donner de plus amples précisions sur l'organisation de cette journée.

j) Les quatre branches s'inviteront mutuellement à participer à leurs assemblées générales et à des réalisations à un niveau international, par exemple, aux rencontres de formation vincentienne.

k) Il sera bon d'organiser toujours, dans les visites du Supérieur Général, un "jour de la Famille Vincentienne", pour engager tout le monde dans la connaissance mutuelle et la collaboration.

Les volontaires de la Charité (AIC)

Les Confréries de la Charité, fondées en 1617 par saint Vincent, comptent 42 Associations nationales en Europe, Amérique du Nord, Centrale et du Sud, Afrique et Asie, avec plus de 250.000 membres. Leur devise c'est le projet fondamental de saint Vincent: "contre les pauvretés, agir ensemble". Le nom adopté en 1971 pour le niveau international, AIC, Association Internationale des Charités, exprime la descendance directe de l'oeuvre créée par saint Vincent et la fidélité à son enseignement prophétique.

Les moyens utilisés par l'AIC pour former ses membres sont les séminaires au niveau mondial et régional, les visites aux Associations, les documents de formation et de réflexion. L'AIC stimule les Associations à travailler sous forme de projets locaux, pour lesquels on cherche des subventions auprès des organismes internationaux. On s'efforce aussi de créer des projets communs à divers pays, comme pour les réfugiés, les enfants de rue, les chômeurs, les familles.

Pour la formation de nouveaux groupes dans les pays où l'Association n'existe pas encore, on a besoin de Volontaires bien préparées. On doit beaucoup aux Filles de la Charité par leur appui.

L'AIC a un statut consultatif auprès de l'UNESCO et de l'ECOSOC (Conseil Economique et Social des Nations Unies) et du Parlement Européen. Elle est membre du CIAS (Comité International d'Action Sociale), de la Conférence des OIC (Organisations Internationales Catholiques) et de l'UMOFC (Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques) et d'autres associations féminines.

Les lignes d'action adoptées à Assise (Italie) en 1990 et précisées, développées et consolidées à Antigua (Guatemala) en 1994 sont la formation, la communication, la solidarité et l'autopromotion.

A Antigua, les associations AIC du monde entier ont décidé de s'engager dans une action "politique", en dénonçant les injustices qui frappent les pauvres, les femmes surtout, en faisant aussi pression sur les structures publiques afin que soient reconnus et défendus les droits des personnes, des familles et des communautés marginalisées.

La Societe de Saint-Vincent de Paul

La Société de Saint-Vincent de Paul, fondée en 1833 par Frédéric Ozanam et quelques amis, compte aujourd'hui plus ou moins 47.000 équipes, dans 130 pays des cinq continents, avec à peu près 900.000 membres. La Société espère d'arriver à l'an 2000 avec un million de membres.

Les groupes, en majorité mixtes, hommes et femmes, adultes et jeunes, fonctionnent dans le cadre de paroisses urbaines ou rurales, de quartiers, de grands ensembles, d'établissements scolaires ou universitaires, d'associations professionnelles ou culturelles.

La Société veut porter témoignage de l'amour fraternel du Christ à travers le service personnel aux plus pauvres. Elle cherche avec eux et les autres à les aider à vaincre leur misère sous ses multiples formes, pour les restaurer dans leur dignité, leur assurer la promotion de leur personne, leur rendre l'espérance et, si possible, la joie de vivre, par l'appui spirituel, moral et matériel. L'engagement vincentien suppose une solide formation chrétienne et l'équilibre entre prière et action. Certains des membres de la Société parviennent au don d'eux-mêmes dans une vocation religieuse, diaconale ou sacerdotale.

Soeur Rosalie Rendu, Fille de la Charité, qui s'était déjà illustrée par son action, aussi efficace que prévenante, auprès des malheureux, comprit l'idéal d'Ozanam et de ses amis; guidée par l'intelligence du coeur, elle les conduisit par les chemins de la Charité vers les déshérités.

Toute l'action de la Société s'oriente vers ceux que le monde blesse, écrase, isole, rejette, marginalise: - Oeuvres en faveur de l'enfance et de la jeunesse. - Scolarisation, formation professionnelle technique et agricole. - Initiatives en faveur des victimes du chômage et de leurs familles. - Créations et recherches d'emplois. - Appui moral et matériel aux isolés, aux familles en difficulté, aux mères célibataires et aux femmes abandonnées. - Action sanitaire: visite des malades, des aveugles, des handicapés physiques et mentaux. Créations d'hôpitaux, de dispensaires, de centres médicaux. - Assistance aux alcooliques, aux drogués. - Visite des prisons. Assistance post-pénale. Réinsertion sociale des marginaux. - Accueil, orientation, alphabétisation des migrants, en harmonie avec leur identité, leur culture et leurs traditions. - Secours aux réfugiés, aux apatrides. - Programmes de logement et d'amélioration de l'habitat. - Projets de développement, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. - Animation de plus de 5.000 jumelages entre équipes de pays nantis et de pays déshérités. - Campagnes de solidarité. Etc.

Véritable école sociale, en particulier pour les plus jeunes, la Société sensibilise, à partir du contact personnel avec les plus pauvres, aux problèmes plus vastes de notre temps. Le geste d'amour individuel, loin de masquer la réalité, ouvre le coeur et l'esprit aux dimensions mondiales de la souffrance, aux exigences de la justice et aux impératifs de la dignité humaine.

Jeunesse Mariale

Les Jeunesses Mariales se trouvent dans les cinq continents, avec environ 200 000 membres et des noms divers: Jeunesse Mariale, Jeunesse Mariale Vincentienne ou Vocationnelle, Association des enfants de Marie Immaculée, Association des enfants de Marie, Association Mariale, Mouvement Marial Vincentien.

Le Mouvement rejoint des jeunes à partir de cinq ans et va jusqu'à s'ouvrir aux universitaires et aux adultes dans certains pays. La plupart des membres sont issus de milieu pauvres et simples, majoritairement filles (60% environ). Ils se retrouvent régulièrement en petites équipes ou groupes dans des lieux différents selon leur implantation: salles paroissiales, institutions, communautés de base, écoles, quartiers, chapelles. L'encadrement est assuré par des responsables laïcs jeunes et adultes, séminaristes, prêtres, soeurs selon les endroits. La présence du Mouvement dans les différents pays semble liée, pour une large part, à la présence de la Congrégation de la Mission et la Compagnie des Filles de la Charité. Par ailleurs, on remarque que d'autres congrégations, des laïcs, des prêtres de paroisse se mobilisent autour du Projet du Mouvement en raison de sa spiritualité mariale, de sa proximité aux pauvres et de la formation solide qu'il propose.

Dans tous les pays, le Mouvement est un lieu privilégié de formation humaine, chrétienne et apostolique, à travers un cheminement catéchuménal proposé sous formes différentes (vie d'équipe, week-ends, rassemblements, camps, retraites ou accompagnement personnalisé). La formation mariale est donnée au travers des célébrations mariales et de l'approfondissement doctrinal et pastoral, notamment à partir du message de 1830, sans oublier les neuvaines, les marches, les processions, les pèlerinages, la récitation du chapelet, la diffusion de la médaille de Marie Immaculée. Une formation continue et plus poussée est assurée pour les responsables et futurs responsables au cours de sessions, congrès, séminaires, etc. (formation sacramentelle et biblique, liturgie, théologie, mariologie, ecclésiologie, socio-politique, approfondissement des documents de l'Eglise).

Le service de la Jeunesse Mariale va de l'engagement dans le milieu de vie à celui d'actions ponctuelles: visites des bidonvilles, des léproseries, des personnes âgées, des prisonniers, des malades à l'hôpital, des familles pauvres, des aveugles, des personnes isolées, et alphabétisation, soutien scolaire, accompagnement de groupes d'enfants, camps d'été pour des jeunes, missions populaires, catéchèse, animation liturgique, etc...

Associations de la Medaille Miraculeuse

Il y a deux types principaux d'Associations de la Médaille Miraculeuse: celui des Etats-Unis, surtout à Philadelphie et à Saint Louis, et celui d'Espagne.

a) En Espagne: La piété et la dévotion envers la Mère de Dieu ont marqué l'Association de la Médaille Miraculeuse, mais souvent, elle s'est limitée à cela, sans notable rayonnement ecclésial et social. Depuis le Concile de Vatican II et l'exhortation apostolique "Marialis cultus", une mise à jour de la marche de notre Association s'imposait. En Espagne, les Evêques ont le souci d'évangéliser les divers milieux: les intellectuels, les ouvriers, les jeunes, les personnes éloignées de la vie ecclésiale, les tenants d'un agnosticisme de plus en plus répandu avec toutes les conséquences néfastes sur le comportement personnel et social.

On a organisé une catéchèse des adultes dans les groupes de l'Association. On offre ainsi une formation chrétienne de manière systématique à ceux qui n'ont pas d'autre moyen de cultiver la foi de leur Baptême. Il existe actuellement plus de 200 groupes de catéchèse d'adultes bien que certains centres n'aient pas décidé d'en créer, faute de catéchistes formés et de préparation. En vue d'une plus grande efficacité, un Prêtre ou une Fille de la Charité explique le catéchisme aux personnes à qui il reviendra d'éduquer la foi des adultes.

Le Supérieur Général demanda à l'Association d'avoir dans chacun des 400 centres un lieu de prière, de formation de la foi et de la charité à l'égard des nécessiteux (lettre du 7 avril 1994). Unir la ligne mariale de la Compagnie au charisme vincentien de l'évangélisation des pauvres est à l'origine de ces groupes de formation chrétienne qui se réunissent une ou deux fois par mois. Le but de ces groupes qui se réunissent autour de l'image de la Vierge Miraculeuse est un catéchuménat pour adultes, qui se termine par un engagement.

L'Association de la Médaille Miraculeuse est étroitement liée à la visite de la Vierge à domicile. Les Prêtres de la Mission et les Filles de la Charité ont constaté sa force de ras semblement parmi les simples, les humbles, les pauvres et les exclus. Les offrandes recueillies dans le tronc qui accompagne l'image sont destinées au culte, à l'apostolat, à la charité pour les nécessiteux, à la formation des associés. L'Association coopère aussi à nos missions "ad gentes" et aux Volontaires de la Charité. Souvent l'image de la Vierge Miraculeuse est l'unique emblème religieux en de nombreux foyers et malheureusement, le seul lien qui unit ces familles à l'Eglise.

En 1992, on a élaboré un premier plan pastoral de l'Association pour les années 1993-94. On a axé l'attention sur la redécouverte et le vécu de la foi baptismale ainsi que sur le service gratuit des pauvres. Dans l'Association on pourra trouver des personnes pour le ministère prophétique (surtout catéchèse des adultes et des exclus), liturgique (animation du culte eucharistique) et caritatif (malades et nécessiteux). Le plan 1995-96 suppose un pas en avant dans l'engagement pour la promotion des personnes, l'aide aux nécessiteux et la solidarité dans la lutte contre les injustices.

b) Aux Etats-Unis: Dans nos Provinces de Philadelphie et Saint Louis, on a des millions de catholiques affiliés à l'Association de la Médaille Miraculeuse. Divers éléments caractérisent ces Associations: le nombre des fidèles enregistrés, la neuvaine de la Médaille, surtout à Philadelphie, avec de milliers de participants, les revues ou bulletins qui maintiennent un lien entre les Confrères et les associés, et surtout leur cotisation plutôt symbolique (25 centimes de dollar par an!), avec laquelle on obtient cependant des millions de dollars, qui seront appliqués dans la construction et le soutien de séminaires en divers pays, dans la fondation et le soutien de missions, dans l'aide aux prêtres âgés ou malades, etc. A la Curie Générale on en reçoit chaque année une bonne quantité pour la distribution que nous faisons en faveur de nos missions et de nos séminaires.

. Je donnerai les renseignements contenus dans les lettres du Supérieur Général du 30 juin 1995 et du 20 février 1996.

. J'utiliserai presque littéralement le texte de Dilde Grandi. L'AIC: Association Internationale des Charités. In Vincentiana, 1995, n. 4-5, p. 247-253.

. Les noms varient, selon les pays: Volontaires de la Charité, Volontariat de la Charité, Groupes de Volontariat Vincentien, Dames de la Charités, Equipes Saint Vincent, etc. Quelques Associations ont adopté des noms neutres comme Volontariat, pour recevoir aussi des hommes dans leurs équipes.

. L'AIC est également membre du Conseil Pontifical COR UNUM, où siègent aussi le Supérieur Général, une Fille de la Charité (la Visitatrice de Cuba) et le Président international de la Société de Saint-Vincent de Paul.

. J'utiliserai presque littéralement Amin A. de Tarrazi. Présence et actualité de la Société de Saint-Vincent de Paul. In Vincentiana, 1995, n. 4-5, p. 254-261.

. J'utiliserai le texte de Vincent Grodziski et Antoinette Marie Hance, FdlC. Les Jeunesses Mariales dans le monde en 1995. In Vincentiana, 1995, n. 4-5, p. 262-268.

. Je suivrai les indications du P. Jesús Rodríguez Rico. De la dévotion à l'évangélisation. L'Association de la Médaille Miraculeuse en Espagne. In Vincentiana, 1995, n. 4-5, p. 269-276.