Le Coran est-il révélé? Muhammad est-il prophète? Un point de vue chétrien

LE CORAN EST-IL RÉVÉLÉ?

MUHAMMAD EST-IL PROPHÈTE?

UN POINT DE VUE CHRÉTIEN

par Samir Khalil SAMIR, S.J.

I. INTRODUCTION

A. REMARQUES PRÉLIMINAIRES

1. Une question fondamentale

Les musulmans nous interrogent toujours sur deux groupes de questions: celles concernant le christianisme (monothéisme et Trinité, incarnation et divinité du Christ, crucifixion du Christ) et celles concernant l'islam (Muhammad est-il prophète? Le Coran est-il révélé?). Cette contribution ne concerne que la deuxième série de questions, qui est pour eux fondamentale puisqu'elle constitue la moitié de leur profession de foi (la sahadah). En d'autres termes, l'islam est-il une religion révélée (din munzal, din samawi)? Est-il un chemin de salut, ou bien le musulman peut être sauvé malgré l'islam?

2. Nécessité de répondre à ces questions

Il n'est pas facile d'y répondre, et surtout da donner aux musulmans des réponses acceptables (je ne dis pas qui leur plaisent). Néanmoins, il me semble nécessaire d'y répondre, sans éluder le problème, quitte à voir par la suite comment expliquer cette réponse aux musulmans.

Cet effort est particulièrement nécessaire, du fait que la théologie catholique se trouve sur ce point dans une période do "flou" et que les opinions les plus diverses et les plus contradictoires sont émises. suscitant étonnement et même scandale chez beaucoup da fidèles. Ceci est donc un discours théologique, fait par un chrétien (arabe, vivant dans une société musulmane) pour des chrétiens. Le texte étant bref et le sujet délicat, les nuances font parfois défaut dans l'écrit, mais seront développées dans l'oral. Je fais appel à votre bienveillance.

3. Double exigence: vérité et sympathie

Une assez longue expérience du dialogue avec des musulmans m'a convaincu que toute ambiguïté, dans la parole ou la pensée, est nocive. De plus, je suis convaincu que, si l'on peut faire des concessions en ce qui concerne le "vivre ensemble", on ne peut en faire sur le dogme. Exigence donc de vérité absolue: je refuse de ne dire que ce que l'autre peut entendre; je me dois de dire aussi ce qu'il n'aime pas entendre, en veillant à le dire de la manière la plus acceptable possible. En même temps, exigence de sympathie totale pour tout ce que croit et vit le musulman; apprendre à découvrir ce qu'il y a de beau chez lui.

4. Situation particulière de l'Islam

L'islam, dernière grande religion mondiale, est une religion monothéiste et ne peut être traité comme le bouddhisme ou l'hindouisme, qui ne le sont pas. Il ne peut non plus être abordé comme le judaïsme, qui est notre source et possède une Ecriture indéniablement révélée quoique non achevée. Enfin, il vient six siècles après le christianisme, reconnaît en principe les deux religions comme révélées, mais prétend les rectifier et parachever. Il se situe donc théologiquement par rapport à la révélation judéo-chrétienne: Muhammad est le "sceau de la prophétie", et le Coran est l'Ultime Testament donné par Dieu à l'humanité.

B. QUELQUES POSITIONS THÉOLOGIQUES

5. Deux positions classiques

Certains (par exemple Jean Damascène, au début du VIIIe siècle), impressionnés par les ressemblances avec certaines hérésies chrétiennes, ont pensé que l'islam en était la dernière apparue. D'autres, ont vu carrément dans l'islam l'oeuvre de Satan, permise par Dieu à cause des péchés des chrétiens; Muhammad étant alors un des faux prophètes annoncés par le Christ.

6. Deux positions nouvelles

Plus récemment, certains, s'appuyant sur l'opinion de certains Pères des IIe-IIIe siècles par rapport au monde grec (Justin, Clément d'Alexandrie ou Irénée), ont cherché à voir dans l'islam une préparation à l'évangile (les "semences du Verbe") qui, bien que lui étant chronologiquement postérieur, lui est logiquement antérieur!

D'autres (Claude Geffré, Robert Caspar et le GRIC, Kenneth Cragg et W. Montgomery Watt) vont plus loin: le Coran serait "une parole de Dieu" aux hommes, différente de notre Ecriture, ou encore une révélation partielle et incomplète. Le texte d'Hébreux 1,1-2 sur les prophètes faisant difficulté, sera compris en un sens large.

II. REMARQUES SUR MUHAMMAD ET LE CORAN

A. MUHAMMAD ET LE CORAN

7. Qui est Muhammad?

Muhammad est convaincu d'être porteur d'un message venant de Dieu. Bien plus, d'être le dernier et le "sceau des prophètes" (hatam al-nabiyyín), celui avec qui la révélation de Dieu aux hommes s'achève et atteint sa perfection. (I est persuade aussi que Jésus l'a annoncé et reconnu, et qu'après lui il n'y aura plus (et ne peut plus y avoir) de prophète. Il m'apparaît comme un réformateur social génial et un homme politique de grand talent. C'est en même temps un homme épris de Dieu, qu'il adore et prie; un homme sincère et convaincu, qui utilise tous 108 moyens pour établir ce "royaume de Dieu" sur terre, l'islam. "Il a suivi en beaucoup de points la voie des prophètes", comme le disait le catholicos Timothée Ier au calife al-Mahdi, en 781.

8. Quel est son message?

Son message reprend les grands thèmes de l'Ancien Testament:

a)L'adoration d'un Dieu unique, auquel on se soumet volontairement et pleinement, sans compromission avec le paganisme qu'il faut éliminer à tout prix y compris par la guerre.

b)Une conduite morale basée sur la soumission (souvent formelle) à la Loi-révélée (sari'ah) et sur le respect des structures familiale et tribale.

c)Une conduite sociale basée sur la stricte justice (loi du talion, qasás), la compassion envers les faibles et le soutien mutuel à l'intérieur de la ummah, que'l'on protégera s'il le faut en éliminant le perturbateur (hadd al-riddah).

9. Coran et Bible

Ce message se présente comme inséré dans la lignée biblique des prophètes, d'Abraham à Jésus. Il ne prétend nullement apporter du nouveau, mais seulement être un rappel de la révélation faite par Dieu à Adam depuis la création du monde, et faussée par la suite, ainsi que de la religion innée dans l'Homme (Adam), l'islam. Les différences sont cependant notables entre les deux textes. La tradition musulmane a précisé que Muhammad est non seulement prophète (Nabi), mais encore Messager (Rasul, apportant par là une Loi-révélée abolissant celles qui l'ont précédée.

10. Par rapport à l'Ancien Testament et aux Chrétiens

Par rapport à l'Ancien Testament, il prétend le corriger et le compléter, reconnaissant entre autres choses Jésus pour le Messie né d'une vierge, et lui attribuant des titres remarquables (tels que Messie, Verbe, Esprit… ), qui n'ont cependant pas le même sens que dans l'Evangile.

Par rapport aux Chrétiens, le Coran est choqué par leurs affirmations, qui lui semblent contraires au message biblique: Trinité, divinité du Christ, crucifixion du Christ, etc. Il va donc les "rectifier" ou les nier.

B. PROBLÈME: AMBIGUÏTÉ DE L'ISLAM

11. La personne de Muhammad

Examinant la personne de Muhammad, nous y trouvons une ambiguïté: D'une part, des traits nobles, des attitudes et certains enseignements rappelant ceux des prophètes de l'Ancien Testament. D'autre part, des attitudes personnelles et des positions nullement conformes à celles des prophètes de l'Ancien Testament et moins encore à celles des apôtres du Christ. Ainsi son comportement passionnel avec les femmes (par exemple quand il s'arroge des privilèges pour assouvir sa passion pour la femme de Zayd, cf. Coran 33: 36-38) et dans les guerres et razzias, ou encore sa traîtrise avec certains opposants (sur tout cela, voir par exemple l'Apologie de Kindi).

12. Le Coran

Examinant le Coran, nous y trouvons aussi une ambiguïté: D'une part, des pages rappelant les plus belles pages de la Bible. D'autre part, des enseignements moraux et dogmatiques qui sont en dissonance, voire en contradiction, avec ceux du Nouveau Testament. De plus, !a conception même du Coran comme "descendu" du ciel, comme étant divin dans sa lettre même, rend le dialogue plus difficile.

13. Le musulmans

Examinant les musulmans avec lesquels nous vivons, nous constatons cette même ambiguïté:

a) D'une part, beaucoup parviennent à une expérience authentique de Dieu, à une attitude d'adoration, de soumissions continue à sa volonté et d'abandon de sol à Lui; an même temps qu'à une relation aux hommes marquée par la justice et la miséricorde, "désirant pour son frère ce qu'il désire pour lui-même" pour "imiter les qualités de Dieu" (Hadit); et cela à travers leur fidélité au Coran et à la Sunnah du Prophète et grâce à la méditation qu'ils en font. La prière rituelle (salat) cinq fois par jour et les invocations libres (du'a'), ainsi que le jeûne (sawm) et l'aumône (zakat et sadaqah) ouvrent son coeur à Dieu.

b) D'autre part, beaucoup d'autres, également inspirés de cette même méditation du Coran, considèrent Dieu comme l'inaccessible qui ne cherche pas à se révéler à l'homme, et le qahhar qui écrase et dont on est l'esclave. l'idée chrétienne de la divinisation de l'homme, qui est le sens même du salut, leur est scandaleuse. Le cuite peut facilement tourner au formalisme. La relation aux autres, sur la base du Coran, peut tourner au fanatisme et à la violence pour défendre "les droits de Dieu" (huquq Allah).

III. RÉFLEXION THÉOLOGIQUE

A. PRÉLIMINAIRES

14. Un malaise réel

C'est cette ambiguïté, ce mélange d'éléments contraires voire contradictoires (concernant la personne de Muhammad, l'enseignement du Coran et l'attitude des musulmans), qui fait problème. Car il ne s'agit pas de cette ambiguïté commune à tout ce qui est humain, mais bien à ce qui est supposé, venir de Dieu (le Coran ou le Prophète).

15. Un dialogue très difficile

Ce problème croît (rendant l'accord entre chrétiens et musulmans presque impossible) par le fait que: (a) Muhammad se proclame "le sceau des prophètes" et la Tradition en fait le "Rasùl" par excellence; (b) le Coran se donne comme l'ultime révélation de Dieu aux hommes venant apporter la perfection de la connaissance de Dieu; (c) les musulmans se présentent comme les seuls authentiques croyants (muminan), les autres ne l'étant pas.

16. Or, sur ces trois points, les chrétiens tiennent à peu près le même discours: Jean-Baptiste est le dernier des prophètes, le Christ est l'ultime Révélation de Dieu aux hommes, les chrétiens sont les authentiques croyants.

B. MUHAMMAD PEUT-IL ETRE DIT PROPHÈTE, AU SENS CHRÉTIEN?

17. Muhammad un homme de Dieu sincère

Pour moi, c'est un homme sincère, qui aurait fait une authentique expérience de Dieu dans la solitude de la grotte de Hira'. Il en sort avec une conviction de l'absolue grandeur du Dieu unique, et de la nécessité de le faire connaître. Il inculque à ses fidèles le sens de l'absolue transcendance et de la miséricorde infinie de Dieu, à qui les créatures doivent tout. Par là, le coeur du fidèle peut s'ouvrir à Dieu et à son Esprit. "En ceci, il a marché sur la vole des prophètes", comme le disait Timothée Ier. Mais beaucoup d'hommes ont marché et marchent sur la voie des prophètes.

18. Muhammad ne peut être dit prophète, au sens théologique

Peut-on en déduire qu'il est un prophète envoyé par Dieu aux Arabes (ou même à tous les peuples)? Je ne le pense pas. Car, dans la vision chrétienne, un prophète est quelqu'un qui, non seulement reçoit un message de Dieu pour les hommes, mais encore prépare le terrain au Christ et au message de l'Evangile. Or Muhammad et le Coran, en plusieurs points essentiels, éloignent du Christ de l'Evangile et déclarent ce dernier dépassé par le Coran.

19. Un guide spirituel pour beaucoup d'hommes

Si le mot "prophète" signifie quelqu'un qui, par son enseignement et sa vie, aide des hommes à vivre en "justes" et à accorder à Dieu une place centrale dans leur vie, alors je veux bien dire que Muhammad est prophète, malgré les réserves que j'ai sur certains aspects de son enseignement et de sa vie. Mais alors, bien d'autres personnes mériteraient ce titre.

Par ailleurs, ce faisant, je ne satisfais nullement les musulmans, pour qui Muhammad est le Prophète, qui récapitule tout.

20. Pas de "demi-prophète"

Le cardinal Charles Journet, se basant sur un texte de saint Thomas, reconnaît que Muhammad ait pu bénéficier d'une "lumière prophétique partielle" éclairant vivement certaines vérités (comme le monothéisme du Dieu transcendant), mais non pas d'autres (restées dans l'ombre, ou même niées). Je suis quelque peu réticent à admettre cette vision, qui en ferait une sorte de "demi prophète". Dieu peut-il envoyer un messager qui annonce une partie de la Révélation et en nie une autre?

21. Envoyé de Dieu, ou bien Dieu permet-il son action?

Finalement, la vraie question qui se pose à moi est la suivante: Muhammad a-t-il été choisi par Dieu, pour être envoyé aux Arabes, et par eux au monde? Je ne le pense pas. On dirait en philosophie qu'il a été "cause instrumentale", mais non pas "cause finale". Je dirais plutôt, avec Louis Massignon, que "Muhammad est éclairé sur certains points, non sur d'autres". Et j'éviterai d'utiliser le terme de "prophète", trop chargé d'ambiguïté, pour dire que Dieu a permis qu'il annonce aux Arabes quelque chose de la révélation biblique, tâche qui incombait aux Chrétiens sans doute trop négligents.

C. L'ISLAM EST À LA FOIS CHEMIN ET OBSTACLE, MAIS NON VOIE DE SALUT

22. Chemin et obstacle

Bref, le Coran (comme aussi la figure de Muhammad) est, à la fois et en même temps: un chemin vers Dieu, conduisant les hommes à une connaissance partielle de Dieu; et un obstacle vers la connaissance du Dieu Père révélé en Jésus Christ et de son Fils Jésus, précisément parce qu'il prétend dire le dernier mot sur Dieu et sur Jésus-Christ. Le Coran n'amenant pas les hommes à découvrir le vrai visage du christ, on ne peut le dire révélé. Par ailleurs, sociologiquement pariant, on n'y trouve rien qui ne puisse être déduit du milieu culturel de l'Arabie du VIIe siècle.

23. Le musulman peut se sauver, par le Christ

Il va de sol que cette attitude théologique n'entraîne nullement la négation de la possibilité du salut pour tout musulman vivant sincèrement sa foi musulmane, comme le rappelle le concile Vatican II, étant entendu que ce salut se fait dans et par le Christ. Certains voudraient que l'islam soit la voie et le moyen du salut pour les musulmans; je ne pense pas que cela puisse être affirmé, et aucun document pontifical ou conciliaire ne le suggère.

Cette attitude ne signifie pas davantage absence de dialogue. C'est même le contraire: dialogue et coexistence seront plus vrais s'ils sont moins ambigus.

IV. RÉFLEXION PASTORALE ET SPIRITUELLE

A. COOMENT DIRE NOTRE THÉOLOGIE DE L'ISLAM AU MUSULMAN? DÉLICATESSE ET AUTHENTICITÉ

24. Délicatesse

Peut-on transmettre au musulman un lei point de vue? N'est-ce pas une offense qu'on lui fait?

Il va sans dire que je dois user de beaucoup de délicatesse, mieux: de sympathie et d'amour. Il me faut aussi reconnaître avec joie tout ce qu'il y a de beau et de vrai dans le Coran (comme d'ailleurs en tout livre et en toute croyance). Personnellement, j'ai expérimenté qu'il est possible de dire cela de manière acceptable. Pour trois motifs:

25. Respect de tout homme

(a) Tout d'abord, mon respect et mon estime pour l'autre ne vient pas de ce qu'il est ou non croyant, mais de ce qu'il est Homme et par là image de Dieu. Il est important de faire comprendre cela au musulman. Sa qualité de croyant, me le rend plus proche, mais n'augmente pas mon respect pour lui.

26. Fidélité à ma foi

(b) Ensuite, si je reconnais (de quelque façon que ce soit) que Muhammad est prophète, alors (que je le veuille ou pas) je deviens musulman. En effet, la sahadah islamique ne consiste précisément qu'en ceci: reconnaître l'unicité de Dieu et la prophétie de Muhammad.

27. Vérité coûte que coûte

(c) Enfin, le dialogue est fondé sur la vérité, qui libère, non sur le discours aimable ou complaisait. Je me dois donc d'être cohérent avec ma foi, et ne puis reconnaître Muhammad pour le "sceau des prophètes" ni le Coran pour l'Ultime Testament.

De même, le musulman ne petit reconnaître que le Christ est le Verbe de Dieu, au sens chrétien du mot, i.e. Verbe incréé et pré-existant, sans quoi il deviendrait chrétien ou serait un hypocrite (munáfiq). De même, je ne peux mettre entre parenthèses ma foi en Christ, qui est le SEUL à pouvoir sauver l'Homme et qui SEUL nous révèle le Père.

B. TRIPLE ATTITUDE PASTORALE: DICERNEMENT, VÉRITÉ ET AMOUR

28. Discernement

Pour nous, chrétiens, une triple attitude s'impose.

Tout d'abord de discernement:

a)Discerner dans le Coran la part de lumière de la part d'ombre, à la lumière précisément de la Révélation évangélique, de Jésus Christ.

b)Aider les chrétiens à faire ce discernement, pour ne pas tomber dans le fanatisme anti-musulman (fréquent en Orient) ou la naïveté pro-musulmane (fréquence en Occident).

c)Aider les musulmans (avec une infinie discrétion) à décanter leur foi, pour découvrir ce qu'elle a de partiel, d'incomplet ou d'erroné; et finalement pour s'ouvrir à l'Evangile qu'ils croient connaître à travers le Coran, alors qu'ils l'ignorent. Susciter le désir d'une spiritualité plus exigeante, de connaître le Christ de l'Evangile, pas seulement du Coran.

29. Vérité

Ensuite de vérité: éviter toute ambiguïté. être conscient que certains termes, identiques dans le Nouveau Testament et le Coran (tels que Verbe, Esprit, Messie, Serviteur, Prophète, etc.), ne signifient pas du tout la même chose.

30. Amour

Enfin et surtout d'amour en Christ. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et découvrent le Père. Il nous a confiés cette mission. Comment la vivre? Caritas Christi urget nos!

Voir, par exemple, Claude GEFFRE, Le Coran, une parole da Dieu différente, in: Lumière et Vie 32 (1983), p. 28-29. Texte in DUPUIS, p. 226.

Cf. GRIC, Ces Escritures qui nous questionnent, Paris: Centurion 1987, p. 111; c.r. de JOMIER, p. 695.

Cité in GRIC, p. 111, note 18.

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