Missions de la C.M. en Europe Orientale. Biélorussie, Ukraine et Lituanie

MISSIONS DE LA C.M. EN EUROPE ORIENTALE

- Biélorussie, Ukraine et Lituanie -

Stanislaw WYPYCH, cm

Je désire, avec cet exposé, décrire l'activité pastorale de nos confrères, dans 3 pays qui ont acquis leur indépendance depuis l'effondrement de l'URSS. Je veux dire la Biélorussie, l'Ukraine et la Lituanie.

Je ferai également allusion au grand territoire d'apostolat qu'est la Russie.

Je traiterai surtout des pays où la Congrégation a commencé à être présente dès le XVIIIe Siècle.

I. LA BIELORUSSIE

1. Référence à l'histoire

Cinq confrères de la province de Pologne travaillent actuellement en Biélorussie. Il faut dire que la présence lazariste en ce pays ne s'est pas interrompue après la seconde guerre mondiale. Le père Michel Woroniecki et le frère Ludovic (décédé il y a quelques années) étaient restés auprès des fidèles de cette région.

Le père Michel Woroniecki avait été missionnaire à Lwiw (Ukraine), de 1937 à 1945, et, après la guerre, à Lyskow (Biélorussie), de 1945 à 1949, où il fut arrêté et condamné à 25 ans de prison, dont 7 ans de travail dans les mines de cuivre en Sibérie. Après sa libération, il fut placé au service des fidèles de Rozana (Biélorussie) jusqu'en 1990, puis, il fut nommé directeur spirituel au séminaire de Grodno (Biélorussie)

La Biélorussie a obtenu sa libération au mois d'août 1991. Ce pays couvre une superficie de 207 600 km2 et possède une population de 10 200 000 d'habitants. Il héberge également des minorités ethniques: un grand nombre de russes, 430 000 polonais, 245 000 ukrainiens et 143 000 Juifs.

La majorité des habitants est orthodoxe ou non croyante. Mais, dans ce pays vivent également environ 2 millions de catholiques suivant les données des autorités civiles (1 200 000 selon les statistiques de l'Eglise). L'administration ecclésiastique se repartit en 3 diocèses: Minsk-Mohylew, Pinsk et Grodno.

2. Le séminaire de Grodno

Saint Vincent était convaincu que le renouvellement et le futur de l'Eglise dépendent, en grande partie, de la solide formation des Prêtres.

En 1990, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, actuellement archevêque et administrateur de Moscou, fonda un séminaire à Grodno. Selon la décision de l'autorité de l'Etat, seuls les prêtres ayant travaillé en Biélorussie pouvaient en être les animateurs. L'évêque nomma le père Michel Woroniecki comme directeur spirituel de ce séminaire. Outre la direction spirituelle, il enseigne la théologie spirituelle, le grec et l'histoire du salut. Il est aussi le président du tribunal de première et de seconde instance.

Deux années plus tard, Mgr Alexandre Kasziewiec demanda un confrère qui puisse enseigner au séminaire la théologie fondamentale et dogmatique. Pour cette mission, le père Tadeusz Wyszynski se présenta. Il faut noter que ce père, dans sa jeunesse a passé 6 ans, avec sa famille en Sibérie. Il y a appris le russe, ce qui lui sert maintenant dans ses rapports avec les séminaristes. Le père Taddeo connaît aussi l'allemand, le français et l'italien. Cette connaissance est bien mise à profit par Mgr Kaszkiezwicz pour la traduction de lettres et la relation avec les hôtes venus des pays occidentaux, comme aussi pour les relations avec la Nonciature. Outre l'enseignement de la théologie fondamentale et dogmatique le père Taddeo donne des leçons de musique sacrée et en fait pratiquer l'exercice.

Le séminaire de Grodno compte un peu plus de 100 étudiants venus, en majeure partie, de toute la Biélorussie. Mgr Aleksander, l'évêque du lieu, apprécie beaucoup le service rendu par les 2 confrères. Il demandera probablement pour l'avenir un deuxième directeur spirituel et sans doute aussi un autre enseignant. La Providence nous donnera les signes pour le futur de la Congrégation à Grodno.

3.Deux régions missionnaires

Trois confrères exercent leur ministère apostolique dans le diocèse de Pinsk. Après l'obtention de l'Indépendance, le gouvernement de Biélorussie a permis à 50 prêtres d'autres pays de venir faire du ministère chez eux. Parmi ces arrivants, il y eut nos deux confrères reconnus officiellement comme curés. Ainsi la province de Pologne a pris la charge pastorale de deux régions proches d'elle.

La première région se compose des paroisses suivantes: Prozany, Kosow et Podorosk. Deux églises sont restées toujours ouvertes (desservies par le père M. Woroniecki déjà mentionné). Par contre, l'église de Podorosk a été construite après l'Indépendance. Non loin de Prozany reste en ruines l'église de Lyskow, si chère aux confrères de la province de Pologne.

C'est actuellement le père Janusk Pulit, aidé d'un Jeune confrère, Dariusz Blaszczyk, qui est curé de cette région.

Ces 2 confrères se dédient, en premier lieu, à l'Evangélisation. Les gens d'un âge avancé ont gardé dans leur coeur le trésor de la Foi. On s'efforce de l'approfondir. Le coeur des enfants et de la jeunesse (environ 120) constitue le terrain fertile pour y déposer le nom et le ferment de l'Evangile. Il n'est pas facile d'intéresser à ce même Evangile la classe d'âge moyen, pénétrée de l'idéologie marxiste et athée dans laquelle elle s'est développée.

A environ 45 km de Rozana, se trouve Pruzana, et distante de celle-ci de 18 km, Szereszow. Ces deux paroisses constituent la seconde région, confiée à la charge pastorale de nos confrères. L'histoire de ces deux paroisses mérite d'être brièvement contée.

Szereszow est peuplé d'environ 3 000 habitants dont les 2/3 sont orthodoxes et l'autre tiers catholique. L'église fut construite au XVIe siècle. En 1948 le curé fut arrêté et l'église fermée au culte. Les autorités civiles transformèrent l'édifice religieux en un magasin pour la vente de l'huile et de l'alcool. L'intérieur fut démoli, les vêtements et les vases liturgiques emportés. De 1948 à 1988, fait remarquable, chaque dimanche et jour de fête, les fidèles se réunissaient devant les portes fermées pour prier. Leur prière a été exaucée.

Au mois de juillet 1988, les autorités civiles restituèrent les clefs de l'église. Le père M. Woroniecki put désormais y célébrer l'eucharistie.

En 1990, le père Tadeusz Wojtonis fut chargé du ministère en cette Eglise, et il fut reconnu officiellement comme curé.

Au mois d'août 1991, à cause de sa santé, il fut remplacé par le père Edward Lojek, l'actuel pasteur de ces lieux. L'église a été rénovée. Les autorités civiles ont également restitué la maison paroissiale, une maison profondément mutilée par des destructions. Le père Edward y habite présentement.

Pruzany est une ville d'à peu prés 25 000 habitants, en majeure partie orthodoxes ou non-croyants. Combien y a t il de Catholiques? On ne peut le préciser. A la première messe célébrée, les confrères ont eu près de 300 fidèles. L'église de Pruzany fut construite au XVIe siècle. Le père Kazimierz Swiatek (actuellement Cardinal) y a travaillé. Il y fut arrêté et déporté en Sibérie ou il resta 10 ans comme forçat.

En 1948, les autorités civiles ont transformé l'église en maison de la culture. Naturellement, il fallait adapter l'édifice à ses nouvelles fonctions. On construisit la scéne dans le presbytère. On fit sauter 4 colonnes; on démolit la voûte et le plancher. L'église fut divisée en 2 plans. Les vêtements et les vases liturgiques furent dispersés. Seuls sont restés les murs, peut-on-dire. Par contre l'intérieur avait été profondément transformé.

A partir du mois de décembre 1991, les autorités civiles ont permis de célébrer chaque dimanche matin la Sainte Eucharistie dans la salle de bal. Depuis ce jour jusqu' en février 1993, notre confrère a dit la Messe, le matin, dans cette salle... et l'après-midi la jeunesse y a organisait le bal. Finalement, le 1er février 1993, l'édifice fut restitué définitivement aux fidèles. Maintenant il doit être rénové. La communauté des fidèles n'est ni grande ni bien déterminée. Les gens, en majorité, sont très pauvres. Cela n'aide pas à la reconstruction de l'église. Ajoutons que les autorités civiles ont donné un terrain où l'on pourra construire la maison paroissiale. (L'ancienne est encore occupée par des familles qui l'habitent). Cette future demeure pourrait devenir la maison des confrères qui missionnent dans les deux régions.

En 1993,1'archevêque, Mgr K. Swiatek a donné son approbation à la fondation d'une maison de la Congrégation à Pruzany, en nous confiant la charge des paroisses de Rozany, Kosow, Szereszow et Pruzany.

Le gouvernement de Biélorussie n'a pas encore reconnu un seul Institut de Vie Consacrée, ni même de Vie Apostolique. L'exception que constituent les soeurs Nazaréennes résulte de ce qu'elles ont été admises comme une société quasi-paroissiale. Les confrères sont reconnus par les autorités civiles comme curés des paroisses qui leur ont été confiées. Par contre la Congrégation ne jouit pas de la "personnalité juridique" en tant que telle. De plus, les autorités civiles habituées à la vie et à l'activité de l'Eglise Orthodoxe, ne voient pas la nécessité d'avoir 2 ou 3 prêtres dans la même localité. En fait, pour elles, le prêtre orthodoxe, avec sa famille, est le desservant normal d'une paroisse.

a. Outre la reconstruction des églises de pierres, le plus urgent est le renouvellement du sens religieux dans le coeur des fidèles. Le sentiment religieux a été détruit pendant des années par l'endoctrinement communiste. La Foi, seuls des fidèles d'un âge avancé l'ont conservée. Les enfants et les jeunes peuvent être assez facilement touchés par notre apostolat, mais combien il est plus difficile de rapprocher de l'Evangile les gens d'âge moyen qui sont restés, d'une manière particulière, sous l'idéologie officielle communiste.

b. Comme sur ce territoire les Catholiques étaient en majeure partie de nationalité polonaise, le Catholicisme se trouve lie à la langue polonaise, tandis que l'orthodoxie est liée à la langue russe. Les fidèles d'âge avancé n'acceptent pas volontiers le biélorusse pour la liturgie, et les enfants ainsi que les jeunes ne connaissent pas le polonais. Employer le biélorusse dans la liturgie est une nécessité pour la jeunesse et pour l'inculturation de l'église universelle. Or cette adaptation exige un changement de mentalité de la part des fidèles et un certain laps de temps.

c. L'arrivée de Pologne de 50 prêtres apparait pour certains, et particulièrement pour les autorités civiles, comme une polonisation de l'Eglise en Biélorussie. Cette accusation, en grande part injustifiée, se perçoit assez souvent. Aussi le cardinal Swiatek exprime-t-il fréquemment le désir que viennent également des prêtres d'autres pays pour ne pas donner raison à ceux qui portent ces accusations et montrer davantage le visage de L'Eglise universelle.

d. Le cardinal K. Swiatek pense fonder, dans les proches années, un grand séminaire à Pinks. Depuis quelque temps, il dit qu'il demandera à notre Congrégation d'en prendre la Direction. Pouvons-nous répondre "non" à pareille demande?

II. L'UKRAINE

1. Population et confessions religieuses

L'Ukraine a proclamé son Indépendance au début du mois de décembre 1991. C'est un pays d'une superficie de 603 700 km2 et qui a une population de 51 700 000 habitants. Celle-ci se compose de 41 millions d'Orthodoxes, de 6 millions de Gréco-catholiques, d'à peu prés un million de Catholiques et de 200 000 Protestants... L'administration de l'Eglise Catholique se repartit en 3 Diocèses: Lviv, Zytomir et Kamianets.

Jusqu'en 1945, nos confrères ont surtout fait une oeuvre missionnaire, dans le Diocèse Lviv, et en particulier sur le territoire de la Bukovine. Après la seconde guerre mondiale, aucun Lazariste n'est resté sur les champs d'apostolat ci-dessus mentionnés.

L'attention de la province de Pologne se tourne actuellement vers la Bukowine, un de nos anciens terrains d'activités, et lieu d'où proviennent les familles de quelques-uns de nos jeunes confrères, telles celle du père Stanislas Irisik.

L'histoire de la Bukowine est riche et extrêmement compliquée. Sur son territoire vivent présentement différentes nationalités: des ukrainiens, des russes, des roumains, des polonais, des juifs et des gitans. La partie septentrionale de cette région fait partie de l'Ukraine, tandis que la partie méridionale se trouve aux confins de la Roumanie.

Les confrères en Bukowine

En 1991, le père Stanislaw Irisik fut destiné au ministère en Bukowine. Pendant deux ans, il collabora avec des prêtres diocésains. En 1993, l'archevêque de Leopoli, Mgr Marian Jaworski, nous donna la permission d'établir une maison de la Congrégation à Storozyniec, avec charge pastorale pour les confrères d'un assez vaste territoire: Storozyniec, Banilov-Gorny, Czerensz, Dawideny Centrum, Dawideny Zrab, Piotrowce Dolne, Piotrowce Gorne, Gleboka, Klinowska, Stara Huta et Wyznica.

La communauté a été érigée. Aujourd'hui, elle se compose de 3 confrères: les pères Stanislaw Irisik, Franciszek Dragosz et Marek Chociej.

Depuis 1994, des Filles de la charité de la province de Cracovie sont venues les rejoindre, en s'établissant à leur tour en cette région.

Les pères célèbrent la messe dans 9 églises. Durant la semaine, de par leur ministère, ils couvrent environ 500 kilomètres. Deux églises seulement étaient restées et elles sont assez bien conservées. Les autres ont été fermées ou destinées à un emploi civil. L'église de Piotrowce Gorne, rendue en 1993, servait de maison de la culture, de bibliothèque et de salle de cinéma.

Toutes les églises doivent être rénovées. Sans doute, pour la région dont nous parlons, faudra-t-il en construire de nouvelles ou ouvrir des chapelles. Les confrères s'appliquent surtout au renouvellement de la vie de foi des baptisés. Il faut les découvrir et préparer de nombreux adultes aux Sacrements. L'engagement prioritaire est l'enseignement du Catéchisme aux enfants et à la jeunesse. 300 enfants et jeunes, environ, fréquentent les cours de religion. En 1994, un confrère polonais a prêché la retraite pendant le temps de Carême, pour préparer les gens à la confession pascale.

Les problèmes ne manquent pas. Parmi les plus urgents, il y a celui de la connaissance des langues. Ici, il faut en savoir au moins 3: l'ukrainien, le polonais et le roumain.

3. La recherche des ouvriers

La situation de l'église en Ukraine Occidentale est meilleure que celle de l'Ukraine Orientale, restée de nombreuses années sous la domination de la Russie. L'évêque du diocèse de Zytomir, Mgr Jan Purwinski, dans la lettre qu'il adressa aux supérieurs majeurs de Pologne écrit:"...Dans mon diocèse, il y a 42 prêtres (14 natifs du pays et 26 venus de Pologne). Partout naissent et se développent les sectes. Je vois l'urgence de bons prêtres, provenant d'autres pays, afin que, par leur sacrifice et leur action sacerdotale, ils puissent trouver les candidats pour l'oeuvre de la moisson dans notre pays. La moisson est grande, mais les ouvriers peu nombreux. Pour rencontrer un prêtre, les fidèles doivent faire quelques dizaines et même une centaine de kilomètres."

Je suis convaincu qu'il y a un besoin encore plus urgent dans le diocèse de Kamianets.

Sur le territoire de l'Ukraine, travaillent aussi des confrères de la province de Slovaquie, comme le visiteur l'explique dans un autre article de cette revue.

III. LA LITUANIE

1. La riche histoire de la Congrégation

La Lituanie, un des 3 Pays Baltes, compte environ 3 000 000 d'habitants. La plus grande partie, soit 89%, est catholique. Dans cette nation, vivent également des minorités ethniques, et parmi celles-ci 300 000 polonais.

L'histoire de la Congrégation en Lituanie est longue et très riche. La maison de la Congrégation à Vilnius, fut ouverte en 1685. A la fin du XVIIe siècle, on y construisit une église sous le vocable de la Transfiguration du Seigneur. En 1725, on établit, à Vilnius un Séminaire Interne et, de 1796 à 1844, la province de Vilnius exista comme telle. En 1804, par exemple, cette province comprenait 87 prêtres, 20 étudiants et 24 séminaristes.

Après la première guerre mondiale, les Lazaristes sont revenus dans cette ville de Lituanie et y ont exercé leur ministère apostolique jusqu'en 1941. Cette année là, ce fut le départ forcé. Seul resta le père Adolf Trusewicz.

2. Le père Adolf n'est pas le dernier Lazariste

Le père Adolf Trusewicz est né en 1919 à Stare Troki, près de Vilnius. Ordonné prêtre dans cette dernière ville en 1945, il resta, après son ordination avec les fidèles de ce pays. Jusqu'en 1949, il exerça son ministère dans l'église déjà mentionnée, sise sur le Mont du Sauveur et qui appartient à la Congrégation à Vilnius. Après la fermeture de ce sanctuaire, il exerça son ministère sacerdotal, selon les indications de l'autorité ecclésiale, à Turmonty (1949-1953), Olany (1953-56) et enfin à Suderve, depuis 1956 à nos jours.

Suderve est une localité, distante de 15 kilomètres de Vilnius. La paroisse compte environ 1 500 fidèles, presque tous polonais.

Le père Adolf a déployé là l'habituel ministère pastoral. Depuis 2 ans, il a reçu l'aide d'un jeune confrère, le père Dariusz Gorski.

3. Le désir de l'Archevêque et des Lazaristes

La province de Pologne porte un regard insistant sur l'église de la Transfiguration du Seigneur, située au Mont du Sauveur. Jusqu'ici, elle reste fermée. Dans cette église sont rassemblés divers objets, apportés d'autres églises, fermées par les Communistes: des statues, des tableaux, du mobilier, des bancs. Dans l'édifice qui fut autrefois Séminaire Interne, fonctionne actuellement un hôpital. On fait pression pour que l'église et quelques salles soient restituées à la Congrégation. L'archevêque, Mgr Audrys Jouzas Backis, dit que son profond désir est que reprennent vie en Lituanie, les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostoliques. Les prêtres manquent dans l'église de Lituanie, et il n'est pas facile d'organiser la pastorale des divers groupes. Les confrères, insiste Mgr l'Archevêque, pourraient se charger de l'aumônerie des hôpitaux et des prisons. Si l'on prend en compte la situation politique et sociale de la Lituanie, il parait évident qu'il faut créer une communauté internationale dépendant directement de la Curie Générale.

Mgr L'archevêque accueillerait volontiers et avec gratitude la venue de Filles de la Charité.

IV. LA RUSSIE

Je désire aussi montrer, comme champ d'apostolat missionnaire, la Russie. Ce pays est très vaste. Il suffit de rappeler que, pour le traverser en avion, il faut 9 heures de vol. l'archevêque de Moscou, Mgr T. Kondrusiewiecz, administrateur de la partie européenne de ce territoire a déclaré qu'il était disposé à confier quelques paroisses à la Congrégation. Il nous semble qu'il serait bon que des membres de la famille vincentienne puissent, en ces régions, présenter le visage de l'Eglise-Charité. L'Eglise orthodoxe ne présente pas ce visage. Par contre, l'activité des soeurs de Mère Térésa suscite l'étonnement et l'enchantement. Elles sont venues de pays lointains. Elles ont créé une maison pour les petits enfants handicapés, et une maison pour les vieillards. Elles visitent aussi, beaucoup, à domicile, les personnes malades ou isolées. Les gens se demandent d'où elles sont venues et qu'est-ce qu'elles veulent faire en Russie. Cette activité peut fort bien préparer à l'annonce évangélique de la Parole.

Les pères Jésuites ont déjà été reconnus par le gouvernement russe et officiellement agréés. Il me semble que nos communauté pourraient être agréées et reconnues, spécialement, comme organisatrices de la charité. Le besoin d'aide spirituelle et matérielle est énorme et va sans cesse croissant.

OBSERVATIONS pour CONCLURE

a.Quelques Instituts de vie consacrée (Jésuites, Salésiens, Dominicains) ont établi sur le territoire de l'ex-URSS, des régions dépendant directement de la Curie Générale. Cela facilite leurs activités

b.Dans les pays que nous venons de mentionner, vit encore un peuple qui a conservé la foi et le zèle religieux. Ces personnes peuvent constituer un pont pour l'évangélisation des générations de jeunes.

c. Le peuple de ces pays a soif de religion. Dans de nombreux cas, il ne possède pas les critères pour juger du message annoncé. Il accepte l'annonce de ceux qui viennent en premiers. Ainsi ces pays deviennent un terrain fertile pour l'ensemencement et le développement des sectes religieuses.

Ces nations, j'en suis profondément convaincu, peuvent être une terre très fertile pour l'activité évangélisatrice des Communautés vincentiennes.

(Traduction: Michel Césa, cm)