Durant cette semaine du mois missionnaire consacré aux pauvres une réflexion se dessine presque instantanément dans le cœur du missionnaire. Parce que s’il est vrai que “les pauvres prêchent par leur seule présence” il devient urgent de comprendre comment les rencontrer et se mettre à leur service. Le nouveau testament et riche en indications, comme s’il était un manuel pour devenir imitateur du Christ. Entre toutes, la parabole du samaritain, rend humaine la miséricorde de Dieu et la rend accessible à chaque être humain.
Examinons-là ensemble.
25Un docteur de la loi se leva pour le mettre à l’épreuve : “Maitre, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?”
La parabole commence avec un test. Le test du croyant qui questionne et cherche une réponse en dialogue constant avec le maitre. Que ce soit en Marc ou en Matthieu la même parabole voit un docteur de a loi une fois conspirateur autre fois admirateur, en Luc nous n’en trouvons aucune allusion, seulement cette exigence de prouver si la route commencée est la juste.
“Jésus lui dit:” Qu’est-il écrit dans la Loi? Que lis tu?” Celui ci lui répond :” Tu aimeras l Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et toute ton intelligence et tu aimeras ton prochain comme toi même”. Et Jésus : “Tu as bien répondu, fait cela et tu vivras”.
Jésus qui est le maitre et connait le cœur de chaque croyant, connait même le mal de celui qui l’interroge, il connait notre histoire et nos besoins. Il sait qui nous sommes et pour cela retourne la question et demande au docteur de la loi de répondre. Et, c’est alors que survient le premier miracle. Le docteur de la Loi révèle qui il est réellement: c’est un expert de la loi de Dieu, en recherche de l’esprit, un homme qui cherche à réponde à l’appel. En fait notre protagoniste unit deux versets de la Bible comme s’ils n’étaient qu’un.
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence” appartient à un autre libre: le Lévitique (19,18). Le scribe répond grâce à son discernement, il sait être proche d’une grande vérité: nous ne pouvons aimer Dieu sans aimer le prochain. Dieu réside dans l’autre. Aimant l’autre avec son coeur, toute son âme, toutes ses forces et toute son intelligence comme s’il était moi, c’est aimer le Seigneur.
Jésus qui sait, félicite le scribe. I l valide le commandement nouveau.
“Mais lui voulant se justifier, dit à Jésus : ” Qui est mon prochain?
Mais le scribe a encore des doutes. Il voit que Jésus n’a pas utilisé une parole quelconque. Il a dit “prochain”, il n’a pas dit “ton frère”, “ton ennemi”, “les autres”. Pour cela le scribe demande une explication. Parce que le scribe connait la parole, il l’a étudiée et a donné toute sa vie pour tenter d’en comprendre les mystères. Le scribe sait qu’il existe deux courants de pensée sur le concept de prochain ; le juridique qui distingue divers types d’étranger et qui place “le prochain” un peu au-dessus du genre “autre” et l’universaliste qui fait ressortir l’origine commune de toute l’humanité d’un seul Dieu. Mais Jésus ne répond pas se réclamant de l’une ou de l’autre idée. Jésus raconte une parabole qui bouleverse tout le monde.
“Jésus répond : “un homme descendait de Jérusalem à Jéricho et fut attaqué par des brigands qui le dépouillèrent, le frappèrent et l’abandonnèrent à moitié mort”.
Dès le début Jésus surprend car il met la scène sur le chemin. Le chemin est un lieu de passage, un espace pensé pour être rapidement vu sans grande attention. Un lieu qui “distrait” du reste, parce que nous sommes focalisés sur sa traversée, l’urgence d’arriver. Qu’advient-il dans cet espace en mouvement ? Un homme est agressé et proche de la mort. Cet homme agonisant, aura certainement perdu la confiance dans l’humanité. Il est intéressant se pose face à une blessure qui n’est pas seulement physique, mais qui peut aussi être psychique. Si l’on survit comment pourra-t-on faire confiance à l’autre ?
“A l’occasion, un prêtre passait par ce chemin et lorsqu’il l’a vu il est passé de l’autre côté. “bien qu’étant lévite, il le vit et passa.
Nous avons là deux figures du sacré au temps de Jésus : un prêtre et un lévite. Les pour motif de rang, avait pour obligation de rester purs jusqu’à la fin du service de célébration du temple. A cette époque, rester pur signifier faire rigoureusement confiance aux normes rituelles : toucher le sang ou un cadavéré signifier devenir impur et ne pas pouvoir pratiquer les rites sept jours au moins. Sans vouloir justifier ce type de sacré, les deux personnages sont des figurés qui vont rapidement vers leur destination et qui durant leur voyage, n’ont pour seule pensée que leur destinions et sont horrifiés à l’idée de se contaminer et de ne pouvoir arriver à temps pour emplir leur charge. Ce sont pour ces personnes que Saint Vincent parler de “laisser Dieu pour Dieu”
“Un samaritain, quant à lui, qui était en voyage, passant la vie et fut ému de compassion.” Il se fait le prochain, lui soigne les blessures, versant de l’huile et du vin, puis le charge sur son cheval, le porte à l’auberge et prend soin de lui.” Le jour suivant donne deux deniers à l’aubergiste lui disant “Prend soin de lui et tout ce que tu dépenseras en plus je te le rembourserai”.
C’est le Christ qui fait la révolution. Il détruit notre loi et introduit la loi de Dieu, l’ultime appel, à la vocation de l’homme comme fils du Père. Parce que le Samaritain n’est pas un personnage banal. Le Samaritain est la personne la plus mal vue de tous. Il n’est pas seulement un marginal, c’est une personne que l’on déteste, parce qu’impure, païenne et schismatique. Les samaritains sont défait un mélagne de syncrétisme qui ont réalisé un Temple alternatif à celui de Jérusalem dans lequel officient des prêtres impurs. Le Christ raconte donc que le salut peut venir d’eux, des étrangers, des personnes haïes, réfutées, isolée. Pourquoi ? Parce l’étranger, comme chacun de nous, peut avoir de la compassion. En réalité le terme qu’utilise l’Évangile est : esplanchniste, qui signifie “celui qui montre ses entrailles”. Lé samaritain accompli de nombreux gestes que l’on enseigne encore aujourd’hui. Tout d’abord s’arrêter et regarder. Nous sommes toujours pressés pour un motif ou un autre et nous ne voyons pas et ne pouvons pas nous arrêter. Lui voit et s’arrête. Il s’arrête et écoute. Dieu parle même à travers son corps. Ces entrailles qui entrent en mouvement sont l’aller vers. Nous sommes un unique corps mystique et la douleur de l’autre est la mienne. Le Samaritain fait aussi autre chose, il descend de cheval et se charge du blessé. Nous revenons alors au début de notre parabole. Imaginez l’homme agressé qui se réveille le jour suivant à l’auberge, sain et sauf. Imaginez e demandant ce qui s’est passé et sa surprise lorsqu’il verra et saure qu’il a été sauvé par un étranger pour lequel il avait en plus de la haine. Cette méfiance en l’humanité causée par des brigands sera, réparée par un samaritain anonyme qui a accompli ce gest de miséricorde. Et ce Jésus qui se met face à deux grandes vérités : que nous sommes tous porteurs de salut et que notre anonymat ne sera pas ainsi aux yeux de Dieu, mais il est nécessaire que les yeux humains s’ouvrent pour ne pas créer de dépendance telle que celle qui nait entre bienfaiteur et bénéficiaire.
“Quel est celui qui t’a semblé le prochain de celui qui avait été attaqué par les brigands ?” ; Il répondit :” Celui qui a eu compassion de lui”. Jésus lui dit : “va et fait de même”.
La parabole se clôt par une invitation à la mission. Jésus ne donne aucune définition du “prochain”, mais il dit d’aller, de ne pas s’arrêter, d’écouter la voix de la miséricore de de Dieu qui s’éveille en nous et nous fait assumer notre responsabilité de Fils de Dieu. Jésus explique comment reconnaitre en une seule fois notre prochain, parce que seulement par sa douleur de personne blessée, nous pourrons aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces et de toute notre intelligence”.
Girolamo Grammatico
Bureau des communications