La journée a commencé par la célébration eucharistique, avec Laudes intégrés, en langue italienne. Le Père Zéracristos, CM Assistant Général, présidait cette célébration au cours de laquelle il n’y a pas eu d’homélie, mais à la place, un temps de silence. Après la messe les confrères ont pris un temps d’une méditation plus profonde, par fidélité à la tradition de notre Oraison quotidienne.
Après le petit déjeuner les travaux du jour en session plénière ont débuté par la projection d’une vidéo qui présentait la synthèse des activités de la veille. Une magnifique idée du service de la communication qui remontait les avis des confrères sur les thématiques de la veille. La vidéo présentait des confrères qui répondaient aux questions suivantes en Français, Italien, et Espagnol : 1. Quelles sont vos attentes par rapport à cette rencontre des Visiteurs ? 2. Que pensez-vous de l’appel à la conversion missionnaire à la lumière d’Evanglii Gaudium du Pape François ?
Juste après cette mise en ambiance audiovisuelle, on a suivi les expériences de formation dans certaines Provinces présentées par les Visiteurs. Il s’agit des Provinces du Nigéria, de l’Indonésie, de Rio de Janeiro et de la Pologne. Pendant 15 minutes, chaque Visiteur de ces Provinces a partagé à l’assemblée les grandes articulations de la formation initiale dans leurs Provinces à la lumière de la Ratio Formationis.
Par la suite, le Père Antonio Moreno, sj, a entretenu les confrères sur le thème « Internationaliser la formation ». Il a parlé en fait de l’interculturalité en communauté de formation et de mission. Selon lui, être une communauté internationale et multiculturelle, interagir avec les confrères de nationalités différentes et développer une sensibilité culturelle ne garantissent pas ce qu’on peut appeler l’interculturalité. Il a insisté sur l’interculturalité comme étant le fruit de notre ouverture véritable, notre volonté effective d’apprendre, notre disposition intérieure de respect, d’humilité, d’un accueil effectif et affectif de la différence raciale, linguistique et culturelle. Voilà les dispositions intérieures et les comportements visibles qui rendent compte d’une véritable interculturalité. Cela construit des relations fortes de confiance et de fidélité entre les confrères et les peuples, cela contribue à cultiver et renforcer le sens d’appartenance à une communauté interculturelle comme le sont la plupart de nos congrégations. Notre capacité à créer et vivre l’interculturalité ouvrira des chemins d’une activité mission plus féconde et enrichissante à l’échelle universelle ; cela facilite aussi l’élaboration d’une grille commune de discernement pour la formation des nôtres à la vie missionnaire. L’interculturalité, a souligné le Père Moreno, ouvre à une véritable et féconde collaboration, un travail en réseau, renforce notre zèle missionnaire et développe en nous des capacités à être envoyés partout dans le monde.
La session de l’après-midi était consacrée aux échanges en carrefour selon les groupes linguistiques autour des questions suivantes : 1. Que peut-on faire pour continuer à internationaliser la formation initiale ? 2. Quelle nouvelle initiative pour promouvoir la formation des formateurs ? 3. La Ratio Formationis a été approuvée ad experimentum. Devrions-nous réfléchir à une méthodologie pour la réviser ou l’améliorer ? Le temps semblait court pour ces échanges, au vu de l’enthousiasme dégagé par les confrères durant ce moment.
En fin d’après-midi, le Père Tomaž Mavrič, CM a entretenu les confrères sur la Pastorale vocationnelle et l’urgence d’une culture vincentienne des vocations, en lien avec la rencontre tenue à Paris en Novembre 2018. Cette rencontre réunissait les responsables de Pastorale vocationnelle de toutes les Provinces de la Congrégation. Le Père Thomas est convaincu que la pastorale vocationnelle doit être une préoccupation de tous et de chaque jour car c’est le présent et le futur de la congrégation qui sont en jeu. Il a encouragé chacun des confrères à être promoteurs d’une culture vincentienne des vocations. Pour cela nous devons nous inspirer de notre Fondateur Saint Vincent de Paul qui nous a laissé deux moyens efficaces pour affronter une telle préoccupation : la prière et le témoignage. Dans la prière nous supplions le Maitre de la Moisson d’envoyer des ouvriers à sa Moisson par l’intercession de Saint Joseph. Par le témoignage, nous suscitons admiration et attraction des jeunes à travers notre fraternité sincère, notre vie communautaire authentique, notre zèle débordant pour le salut des hommes et notre sainteté personnelle.
Il a poursuivi sa réflexion en évoquant trois éléments qui selon lui déterminent une culture : la mentalité, la manière de penser, (le langage de l’esprit) ; la sensibilité, la façon d’appréhender les choses (le langage du cœur) ; et la praxis, la manière de réaliser les choses (le langage des mains). Ces éléments peuvent aussi être mis à contribution dans l’édification d’une culture vocationnelle dans notre congrégation et dans nos différents ministères.
Il a insisté sur la nécessité de former les confrères pour la formation à chaque étape du cursus de formation des nôtres. Il est aussi important de penser à la formation permanente de nos missionnaires afin de les aider à persévérer dans leur vocation en y découvrant la nouveauté de l’appel sans cesse renouvelé du Christ au quotidien. Ce qui fera d’eux des signes d’appel pour les jeunes, des « appelants ».
Après le diner, les confrères ont eu un temps de récréation communautaire dans une ambiance très fraternelle et conviviale autour de quelques bières et du vin, et aussi avec un élément culturel très intéressant, « Balut » des œufs couverts de façon exotiques dont la consommation était comme un challenge pour les confrères. C’est vraiment très amusant comme expérience ici aux Philippines.
Fr. Raymundo Regua, CM
Chroniste, Province des Philippines