Là où Dieu nous veut

Introduction

Les premières décennies du XXIe siècle ont été plutôt agréables. Je dirais que cela a été comme des gens qui parlent d’une vieille amitié qui leur a apporté une grande joie : pouvoir travailler sur divers projets de collaboration vincentienne à travers une série de réseaux, le Changement systémique, les Commissions de Justice et Paix, la mise à disposition de meilleures ressources pour le service au nom des pauvres dans les domaines de la santé et de l’éducation, la formation numérique, les réunions virtuelles, le projet des sans-abri. Nous devons également inclure le fait que nous avons pu rassembler des milliers de Vincentiens à Rome pour célébrer le 400e anniversaire de notre charisme. Ce sont des faits qui, pour n’en citer que quelques-uns, reflètent ce que nous pouvons faire avec un certain degré
de normalité et qui auraient peut-être été impensables à une époque antérieure.
En même temps, les défis des dernières décennies ne sont pas moins visibles et ont été très clairement mis en évidence au sein de la Famille Vincentienne : la multiplication des visages de la pauvreté, le phénomène de l’immigration, le fondamentalisme religieux, le terrorisme, la laïcité, les scandales dans l’Église, les problèmes d’abandon et de stabilité des Congrégations Vincentiennes en plus d’une diminution des effectifs en Occident. Ce sont quelques-unes des difficultés que l’on peut trouver sur la liste qui a été solennellement couronnée par la pandémie de la Covid-19.
Depuis, avec ses lumières et ses ombres, nous avons la scène sur laquelle nous ouvrons la porte au cinquième centenaire de nos origines, avec une trajectoire que l’on pourrait considérer comme quelque peu incertaine, si incertaine qu’il ne semble plus très audacieux de nous demander : les Congrégations Vincentiennes, comme la Congrégation de la Mission et les Filles de la Charité, sontelles condamnées à l’extinction ? N’avons-nous rien de plus à espérer, du moins en Occident, qu’un avenir qui ressemble davantage à une organisation gériatrique qu’à une communauté de missionnaires et de serviteurs des pauvres ?